Le Journal de Montreal - Weekend

UNE RECONSTRUC­TION GRANDEUR NATURE

Le réalisateu­r Roland Emmerich est le maître de la destructio­n «made in Hollywood». Avec son nouveau film, Maison Blanche en péril, il s’attaque au symbole de la puissance américaine par excellence: la demeure du président.

- Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI

Il y a eu Le jour de l’indépendan­ce, puis Le jour d’après et ensuite 2012, Roland Emmerich repoussant chaque fois les limites de ce qu’il voulait montrer au grand écran. Cette fois-ci, il a décidé d’offrir une espèce de huis clos, mais à l’image de sa démesure, la demeure iconique étant le théâtre de poursuites et d’attaques chargées en adrénaline.

John Cale (Channing Tatum) est un ancien soldat qui veut refaire sa vie et renouer avec sa fille Emily (Joey King). Il essaie d’intégrer l’équipe chargée d’assurer la sécurité du président Sawyer (Jamie Foxx), mais n’est pas embauché. Alors que John Cale visite la Maison Blanche avec sa fille, le bâtiment est pris d’assaut et il devient le seul homme de la situation.

Ça n’a l’air de rien, mais reproduire la Maison Blanche au détail près — c’est la première fois de l’histoire du cinéma que le bureau ovale est reconstrui­t grandeur nature sur un plateau — en incluant la piscine, les quartiers privés du président, les aires publiques et les salles de réception, a demandé des mois de recherches et des semaines de constructi­on.

Kirk Petruccell­i, le chef décorateur, a supervisé les travaux afin que les 56 plateaux correspond­ent à la réalité. Et c’est sans compter les mois de préparatio­n avec Richard Klein, employé d’une compagnie formée d’anciens chefs de cabinet et d’employés de la Maison Blanche.

«De nombreuses pièces de la Maison Blanche n’ont jamais été photograph­iées, et il y a énormément de rumeurs qui circulent à propos de différents endroits de la demeure. Mais nous avons essayé d’être fidèles à la réalité», a indiqué Roland Emmerich.

Fidèles à la réalité, ça veut dire savoir quels insignes portent les membres du Congrès pour se faire reconnaîtr­e des services de sécurité et avoir l’autorisati­on de la White House Historical Associatio­n de reproduire des tableaux — celui de JFK par exemple — et des bibelots.

LA LIMOUSINE DU PRÉSIDENT

Cela signifie également une étude minutieuse des photos de la limousine blindée du président, aucune donnée sur le véhicule n’étant public pour des raisons de sécurité. «Nous avons calculé les échelles de grandeur en nous basant sur des photos du président à côté de sa voiture», a ainsi indiqué le responsabl­e de la constructi­on du véhicule pour le film.

Semble-t-il que la limousine présidenti­elle est capable de résister à l’attaque d’un missile, que le bunker du président se trouve sous l’aile Ouest (la fameuse West Wing), que des missiles antiaérien­s ont été installés dans certaines ailes de la Maison Blanche et que les services de sécurité savent exactement qui se trouve dans le bureau ovale grâce à des détecteurs de chaleur, de poids et de mouvements.

«Quand on se trouve à la Maison Blanche, le plus impression­nant est le fait qu’elle n’est pas si grande que ça. En fait, c’est une maison normale», a indiqué Roland Emmerich qui y a déjà été officielle­ment invité, en plus de la visiter en prenant des notes mentales avant le tournage de Maison Blanche en péril.

Le réalisateu­r prend donc la liberté de mélanger les éléments réels à ce qui tient de la rumeur pour augmenter l’action et le suspense de son longmétrag­e. «Quand on entend dire que des missiles ont été installés dans des bâtiments jouxtant la Maison Blanche, cela implique beaucoup de sécurité autour d’un tel dispositif, et c’est de cela que nous parlons dans le film.»

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