Le Journal de Montreal - Weekend
TRANCHER POUR VIVRE OU MOURIR
Le producteur et comédien Jean-bernard Hébert s’est lancé le pari de présenter un suspense policier en pleine saison estivale à son Théâtre de Rougemont. Un risque, somme toute, bien calculé puisque la pièce américaine Douze hommes en colère a connu un su
«J’ai toujours aimé faire les choses différemment», lance d’entrée de jeu le producteur, Jean-Bernard Hébert qui fait également partie de la distribution aux côtés de onze comédiens.
À son avis, une bonne pièce ne doit pas nécessairement être présentée qu’en hiver. N’empêche que le ton sera bien différent que celui que l’on retrouve un peu partout dans les nombreux théâtres d’été où le burlesque et les quiproquos sont souvent à l’honneur.
Comme la formule est gagnante, on retrouvera les mêmes douze comédiens que l’on a vu précédemment sur scène, dont Vincent Bilodeau, Jacques Baril, Edgar Fruitier et Jean-Bernard Hébert dans une mise en scène de Jacques Rossi. Écrit en 1953, le drame judiciaire de l’auteur Reginald Rose a également fait l’objet d’une adaptation cinématographique en 1957, Twelve Angry Men, son titre original.
200e REPRÉSENTATION
«Cet été, nous en serons à notre 200e représentation», annonce le producteur.
Des tournées ont eu lieu aux quatre coins du Québec, ainsi qu’une vingtaine de représentations au Théâtre DenisePelletier en 2012. Loin de vouloir s’arrêter, l’homme de théâtre prévoit déjà une nouvelle tournée en province lorsque la saison estivale au Théâtre de Rougemont sera complétée. D’ailleurs, sa compagnie, Les Productions Jean-Bernard Hébert, défile de théâtre en théâtre pour se produire un peu partout au Québec depuis maintenant vingt-huit ans. Un exploit pour du théâtre privé.
UN TEXTE INTELLIGENT
Si la pièce connaît un tel succès, ce n’est pas un hasard. Le texte est extrêmement bien écrit et surtout il nous tient en haleine du début à la fin. Ajouté à cela un enjeu de taille, soit l’exécution d’un adolescent accusé du meurtre de son père et voilà que l’intrigue prend tout son sens.
De surcroît, les preuves sont accablantes. Tout tend à pencher vers un verdict de culpabilité alors que la pièce est campée dans l’État de New York, à l’époque où la peine capitale est encore en vigueur. Les preuves réunies font en sorte que tous les membres du jury s’entendent pour le déclarer coupable, tous, à l’exception d’un seul. Mais, pour envoyer le jeune homme à la chaise électrique, les votes des jurés doivent être unanimes.
UN DÉNOUEMENT FASCINANT
Plusieurs éléments sont fascinants dans cette pièce, mais ce qui rend l’histoire si intéressante n’est pas tant de savoir qui a raison ou qui a tort parmi ce jury, ou encore de voir qui va se rallier à un autre, mais plutôt de constater de quelle façon on va parvenir à s’entendre.
«Je ne suis pas psychologue, mais on me parle souvent de l’aspect psychologique de cette pièce qui fascine», confie JeanBernard Hébert.
Chose certaine, les douze personnages qui incarnent les douze membres du jury, qui feront preuve d’une grande colère par moments, sont tous fabuleux, représentant parfaitement bien les différentes personnalités qui composent une société. Les préjugés seront aussi de la partie.