Le Journal de Montreal - Weekend
DEUXFLICS QUIONTDU
Sarah Ashburn (Sandra Bullock) est une agente spéciale du FBI, déterminée à obtenir une promotion à Boston. Seul problème? Shannon Mullins (Melissa McCarthy), flic de son état, qui n’apprécie pas que Sarah Ashburn joue dans ses plates-bandes professionnelles. Quand elles doivent collaborer ensemble pour mettre un baron de la drogue derrière les barreaux, ces femmes que tout sépare deviennent invincibles.
«[Sarah] est persuadée qu’elle va obtenir la promotion en question, à cause de toutes les affaires qu’elle a résolues. Sur papier, cela ne fait aucun doute. Par contre, dans la vraie vie, personne ne veut travailler avec elle. Elle est terriblement énervante, ne veut pas travailler en équipe, est condescendante, insulte tous ceux qui croisent sa route, etc. Et elle ne comprend pas pourquoi personne ne l’aime!», a dit Sandra Bullock de son personnage.
Shannon Mullins n’est pas mieux, et ses défauts sont aussi compliqués à gérer. Elle passe son temps à gueuler et à frapper. «Mais ne vous y trompez pas, Duo d’en
fer est une espèce d’histoire d’amour, de dire Melissa McCarthy. Mullins et Ashburn s’affrontent, passent par-dessus leurs différends et commencent alors à avoir du plaisir à travailler ensemble.»
Car il y a une espèce de logique et de morale à ce déferlement de situations rocambolesques: le fait d’apprendre à s’apprécier et de construire une relation basée sur la complémentarité et non sur la compétition.
CONNIVENCE
Pour le réalisateur Paul Feig, les deux protagonistes «possèdent quelque chose de particulier. Ce sont deux femmes fortes qui essayent de trouver leur place dans le monde. Elles s’entendent bien parce qu’elles sont bonnes dans ce qu’elles font, elles ont toutes deux sacrifié beaucoup pour leurs carrières et ne font jamais de compromis.»
Sandra Bullock, Melissa McCarthy et Paul Feig ont oeuvré à l’intérieur des para- mètres d’une recette qui a fait ses preuves. Le scénario a servi de ligne directrice, les comédiennes se laissant aller quand les caméras tournaient et ayant le loisir d’improviser quand elles le désiraient.
«Ça a été tellement simple pour Melissa et moi de travailler ensemble! C’est d’ailleurs rare de trouver une connivence comme celle-là, que ce soit avec un acteur ou une actrice. Ce n’est pas évident d’être complémentaires et synchronisées. En même temps, c’est reposant. On n’a pas besoin de faire tout le temps attention à l’autre, on sait exactement où en est l’autre, on sait décoder ses pauses [dans les dialogues] et on est capable de savoir intuitivement quand ça va ou quand ça ne va pas. Cette chimie est un cadeau, qui ne peut pas être généré artificiellement. Ça fonctionne ou pas», a expliqué Sandra Bullock.
IMPROVISATION
Comme dans toute bonne comédie, il y a de l’action et les deux actrices font réguliè- rement le coup de poing. Melissa McCarthy, par exemple, lance un melon d’eau à la tête d’un criminel. Les deux représentantes des forces de l’ordre s’amusent aussi à suspendre un voleur d’un balcon... l’acteur étant suspendu dans le vide, seul un filin l’empêchait de tomber. Et ce n’est pas tout, l’agente Ashburn se fait convier à une réunion familiale des Mullins pendant laquelle elle se fait copieusement insulter!
Si Sandra Bullock a déjà été à l’affiche de comédies, c’est la première fois qu’elle plonge, tête la première, dans l’improvisation. Elle ne regrette pas du tout l’expérience, bien au contraire, conservant d’excellents souvenirs de la spontanéité et de la liberté qu’elle a pu avoir sur le plateau. Et elle prévient les spectateurs: «je vous garantis qu’il y aura des tonnes de scènes supplémentaires sur le DVD. En fait, on pourrait faire trois films rien qu’avec ce qui a été coupé au montage!»
Duo d’enfer permet de se dilater la rate dès le 28 juin.