Le Journal de Montreal - Weekend
De La Guerre des Tuques ÀL’ AFFAIRE DUMONT
Après Victor Loewy, Denise Robert, Ellis Jacob et Michel Trudel, c’était au tour mercredi passé de la productrice Nicole Robert de recevoir le Prix Hommage remis chaque année par l’Association des propriétaires de cinémas du Québec (APCQ). Un honneur qui
«Ma première réaction a été de dire: pourquoi moi ?» admet en riant la productrice de L’affaire Dumont, Québec
Montréal et Horloge Biologique en entrevue au Journal.
«Carole Boudreault, de l’APCQ, m’a répondu que ma candidature avait été votée de façon unanime à leur conseil d’administration. J’ai dit oui alors! Ce n’est pas ce que j’aime le plus, mais c’est flatteur et c’est de la reconnaissance.»
Ce prix hommage a donné à Nicole Robert l’occasion de réfléchir sur son parcours de productrice, mais aussi sur l’évolution de ce métier ces dernières années au Québec.
«Ç’a tellement changé depuis que j’ai fait mon premier film ( La Guerre des
Tuques, en 1984)», lance-t-elle. «Tout a changé. Notre industrie n’existait pas à l’époque. C’était vraiment artisanal. Le marché en était à ses débuts. On sortait nos films dans une seule salle et les gens allaient peu voir le cinéma québécois.»
«Mais depuis, notre production a triplé voire même quadruplé. On occupe les écrans québécois et on a commencé à exporter nos films. Tout cela malgré qu’on a des budgets de plus en plus modestes. C’est sûr qu’on a encore beaucoup de défis à relever, mais je pense qu’on est vraiment en train de se positionner comme un joueur important de la production de cinéma indépendant au monde.»
C’est Rock Demers qui lui a donné sa première chance comme productrice en l’invitant à produire avec lui le film culte familial La guerre des tuques d’André Melançon, au début des années 1980.
Nicole Robert, qui avait fait avant ses débuts dans le cinéma d’animation, a ensuite travaillé de nouveau avec Rock Demers pour The Peanut Butter Solution, un autre Conte pour tous, avant de partir fonder sa propre compagnie de production, Lux Films.
Avec Lux Films, elle produira notamment Laura Laur de Brigitte Sauriol, Re
quiem pour un beau sans coeur et Windigo de Robert Morin, Karmina de Gabriel
Pelletier, et la série télé La vie, la vie, avant de vendre la compagnie
«C’était l’époque où je faisais tout. Je me promenais avec mes petites boîtes de films sous le bras», raconte-t-elle.
Quelques années après avoir vendu Lux Films, elle s’est de nouveau lancée en affaire en fondant avec Gabriel Pelletier et Richard Speer (entre autres) la boîte Go Films, dont elle est aujourd’hui présidente.
On doit à Go Films, entre autres, Québec-Montréal, Betty Fisher et autre histoire, Horloge Biologique, Sur le seuil, Tout est parfait, Cheech, Les aimants, Les 7 Jours du Talion, 1981 et L’affaire Dumont.
«J’ai fait beaucoup de premiers films», observe-t-elle en citant les cinéastes Ricardo Trogi, Podz, Yves Pelletier, Patrice Sauvé, Éric Tessier et Yves-Christian Fournier dont elle a produit les premiers longs-métrages. «J’aime trouver de nouveaux talents.» En fin de semaine, Nicole Robert termine d’ailleurs le tournage de 1987, prochain film de Ricardo Trogi et suite de la comédie autobiographique 1981.
À l’automne, elle entamera la production de N.O.I.R., le très attendu prochain film d’Yves-Christian Fournier ( Tout est parfait).