Le Journal de Montreal - Weekend

Aussi superficie­l que son sujet

- Maxime Demers Le Journal de Montréal

En s’attaquant à une histoire qui semblait faite sur mesure pour elle, Sofia Coppola signe avec The Bling Ring son film le plus décevant à ce jour.

Avec son histoire et ses sujets abordés (célébrité, ennui, solitude, vide, superficia­lité), The Bling Ring s’annonçait comme une suite logique du brillant Somew

here, l’offrande précédente de Coppola. Or, ce nouveau film n’a ni la profondeur ni la lucidité de Somewhere. The Bling

Ring s’avère, au final, tout aussi superficie­l que son sujet.

Présenté le mois dernier en ouverture de la section Un certain regard de Cannes, le 5e long métrage de la réalisatri­ce de Lost in Translatio­n et Marie-An

toinette s’inspire d’un fait réel qui avait fait la manchette aux États-Unis en 2009.

Le «Bling Ring», c’est le surnom que les médias américains avaient donné à l’époque à ce gang de riches ados de Beverly Hills qui profitait de l’absence de leurs célébrités pour entrer par infraction dans leurs grandes villas et dévaliser leurs robes de designers et souliers griffés.

Les membres de la bande avaient réussi à voler plus de 2 millions de dollars en bijoux, sacs à main, robes et souliers avant de se faire arrêter par la police.

Évidemment, comme tout film de Sofia Coppola, The Bling Ring a quelque chose de profondéme­nt cool avec son ambiance décadente et sa trame sonore de party (on y retrouve des pièces de M.I.A., Chris Brown, Frank Ocean et Kanye West).

Mais malgré quelques scènes réussies, le film tarde à décoller et manque de souffle. Coppola ne parvient jamais à percer le mystère de ses jeunes et superficie­lles héroïnes. Son film demeure futile, comme ses personnage­s.

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