Le Journal de Montreal - Weekend

LA FORCE DE LA FIERTÉ QUÉBÉCOISE

Les héros québécois ne courent pas les rues en ces temps de cynisme et de désenchant­ement général. Personnage plus grand que nature ayant défendu haut et fort la fierté québécoise, le légendaire Louis Cyr arrive donc sur nos écrans à un bien bon moment.

- Maxime Demers MAXIME. DEMERS@ QUEBECORME­DIA. COM

«C’est vrai que ça tombe bien, concède l’acteur Antoine Bertrand qui prête ses traits au célèbre homme fort québécois dans le film Louis Cyr: l’homme le plus fort du monde, qui prend l’affiche le 12 juillet.

«On sort de la Saint-Jean, et on est un peu en stand-by au niveau de la fierté en ce moment. Or, Louis Cyr a tout pour nous rendre fiers. On se cherche des héros et il n’y en a pas tant que cela. Chaque peuple a besoin de ses héros. Et lui, comme il n’a jamais perdu, c’est le héros par excellence. C’est notre Superman. Mais plutôt que venir de la planète Crypton, il vient de Napiervill­e.

«Je trouve que ça commande le respect que ce gars-là, 100 ans après sa mort, vienne encore nous rendre fiers. Je ne suis pas surpris de cela et je trouve ça beau. Il a été très populaire de son temps, mais ce qu’il a accompli était tellement fort qu’il a duré après sa mort.

«C’est vrai qu’en ce moment, on a la fièvre patriotiqu­e un peu à off. Et c’est la même chose au cinéma. On n’est pas allés voir nos films dans la dernière année. Ce serait quand même drôle que Louis Cyr, qui n’a pas connu le cinéma, accompliss­e encore une fois un tour de force en ramenant le public québécois dans les salles.»

LE RÔLE D’UNE VIE?

Le personnage de Louis Cyr habite Antoine Bertrand depuis plus de huit ans déjà. Le projet a mis du temps à voir le jour et a même changé de producteur en cours de route, mais l’acteur a continué à y être associé et à le défendre ardemment.

Le comédien de 35 ans est conscient que ce genre de rôle n’arrive pas souvent dans une vie d’acteur. Il a donc mis les bouchées doubles dans son travail de préparatio­n, en suivant un entraîneme­nt intensif et rigoureux supervisé par l’entraîneur Christian Maurice et l’homme fort Hugo Girard.

«Je savais que la commande était lourde et qu’il y avait une grande responsabi­lité, admet-il.

«Dans la vie, je prends mon métier au sérieux, mais je ne me prends pas néces- sairement au sérieux. Dans ce cas-ci, je voulais faire les choses comme il faut. C’était important d’y mettre toute la préparatio­n qu’il fallait. J’étais conscient que ça se pouvait que ce soit le rôle le plus important de ma carrière. Mais quand tu tournes le film, tu dois oublier tout cela. Il faut se raccrocher à l’histoire et au personnage.

«Il y avait aussi le piège de jouer l’homme le plus fort au monde. Je voulais que derrière le mythe, le personnage nous fasse penser à quelqu’un qu’on connaît. Qu’il soit humain, nuancé, et qu’il ait ses défauts. Je crois que le fait d’avoir dû attendre huit ans avant de tourner le film m’a permis d’être meilleur aussi. J’ai plus d’expérience et je maîtrise mieux le médium du cinéma aujourd’hui qu’il y a quelques années.»

TOURNAGE EXIGEANT

Le tournage a évidemment été très exigeant pour l’acteur qui, en plus d’être présent dans pratiqueme­nt toutes les scènes du film, a dû se surpasser pour plusieurs séquences de démonstrat­ions de force.

«Honnêtemen­t, il n’y a pas eu de scène facile à tourner. Chaque scène avait son défi et je voulais soulever des vrais poids pour forcer pour vrai afin que ça paraisse à l’écran. En fait, la seule séquence qui a été facile à tourner, c’est celle où je marche avec Rose-Maïté Erkoreka (qui joue sa femme) et qu’on s’embrasse à la fin!»

Maintenant que le film est enfin prêt à gagner les écrans, Antoine Bertrand se sent à la fois fébrile... et libéré.

«Le 12 juillet, on va donner le film au public et je crois que c’est sain pour nous de s’en détacher, dit-il.

«Ce film-là a été tellement présent dans nos vies. C’est rare que quelque chose t’habite aussi longtemps. Je le voyais aussi pendant le tournage. Je n’étais pas impliqué de la même façon que quand je tourne des films dans lesquels j’ai 8 ou 10 jours de tournage. Pour Louis Cyr, j’étais attaché émotivemen­t à chaque morceau de l’histoire. Je voulais tellement que ça marche. Maintenant que le film est terminé et prêt à sortir, on doit le laisser aller.» √ Le film Louis Cyr: l’homme le plus fort du monde prend l’affiche le 12 juillet.

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PHOTO COURTOISIE L’acteur Antoine Bertrand s’est investi corps et âme dans le personnage de l’homme fort Louis Cyr, allant jusqu’à suivre un entraîneme­nt physique rigoureux pendant neuf mois.

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