Le Journal de Montreal - Weekend

DIGNE DE LA ROYAUTÉ

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de la distributi­on. «La scène, elle, sera transformé­e en comptoir de cantine avec toutes les affiches représenta­nt le menu, tout comme la véritable cantine, alors que les comédiens porteront des costumes rayés rouge et blanc, identiques à ceux de Chez Ben.»

Sans vouloir rendre hommage à la malbouffe, l’équipe a voulu, à travers sa création, trouver un lieu où l’on pourra s’identifier. «L’endroit est reconnu pour ses frites, sa poutine et ses pogos qui sont toujours à l’honneur, affirme Martin Gougeon qui agit également en tant que directeur artistique et producteur. C’est reconnu, Chez Ben on s’bour la bedaine.»

L’intrigue de la pièce se situe au niveau de la passation des pouvoirs. «L’institutio­n Ben la bedaine trône depuis plus de 60 ans sur la ville, dans la pièce comme dans la vie, explique le coauteur. “Il y a eu le grand-père Ben, puis Ben junior, le père, et voilà qu’un personnage plus ou moins fictif s’ajoute, Ben junior-junior, un jeune homme d’une vingtaine d’années.»

On comprendra que ce n’est pas son nom véritable.

Ainsi, Ben, le père, campé par Martin Gougeon, a l’intention de se retirer de l’entreprise ayant des problèmes de santé, victime d’une maladie étrange en lien avec un taux de cholestéro­l élevé. Il souhaite que son fils, Ben junior-junior, prenne la relève de sa célèbre cantine. Le hic est que ce dernier n’a aucune envie de prendre la direction de l’entreprise familiale. Ses ambitions sont dans un tout autre univers, notamment dans l’horticultu­re. Par ailleurs, il y a Raymond, l’employé modèle, le fidèle soldat qui travaille pour l’entreprise depuis des années, qui lui, ne demanderai­t pas mieux que de prendre les rênes de la cantine.

«Comme il n’est pas de la lignée de la famille, Raymond ne peut prendre la relève, selon Ben le père, confie le comédien. À l’instar d’une famille royale, celui qui prendra la relève devra avoir le sang de la famille dans les veines. Pourtant, Raymond détient le record d’épluchage de patates, soit 50 poches en 35 minutes.»

Le producteur admet que nous sommes dans la folie et que plusieurs éléments de cette histoire sont invraisemb­lables, comme dans tous bons théâtres d’été.

Pour partir le bal de la discorde, un autre personnage fera son entrée, Clau- de, personnifi­ée par Laurie Gagné. «Ce sera la seule femme de la partie, car il n’y avait que des hommes, qui, jusqu’à maintenant, servait chez Ben», fait remarquer Martin Gougeon.

C’est peut-être ici que se trouve l’aspect dramatique de la pièce, car Claude a pour objectif de faire la guerre à la malbouffe. «Elle est là pour faire du trouble et créer des problèmes», poursuit le coauteur, sans nous en révéler davantage.

La pièce sera jouée à la manière d’un théâtre musical. «À travers nos chansons, on ira jusqu’à fredonner le menu proposé tout en faisant des jeux de mots», annonce le directeur artistique.

Ajoutons que Martin Gougeon est allé voir personnell­ement la direction de Chez Ben au moment d’écrire sa pièce afin de présenter les grandes lignes de son projet. «Ils n’ont pas hésité à manifester leur confiance dans mon spectacle», conclut le producteur.

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SEMER LA ZIZANIE
PHOTOS COURTOISIE ET
FOTOLIA
LA RELÈVE SEMER LA ZIZANIE PHOTOS COURTOISIE ET FOTOLIA

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