Le Journal de Montreal - Weekend

TOM HANKSporte

LOS ANGELES | Tom Hanks a l’habitude de jouer des personnage­s historique­s : Jim Lovell dans Apollo 13, le membre du Congrès américain Charlie Wilson dans Le combat de Charlie Wilson et le capitaine Richard Phillips pris en otage par quatre pirates somalie

- Michael Rechtshaff­en Agence QMI

Mais aucun de ces rôles n’a demandé autant de préparatio­n, d’attention aux détails et d’efforts que son interpréta­tion de Walt Disney dans le film Sauvons M. Banks.

«Nous avons mis au point la moustache la plus photograph­iée, analysée et testée au monde», a rigolé Hanks, au sujet de la pilosité de Walt Disney. «Je pense que le dossier a escaladé jusqu’au gouverneme­nt américain pour s’assurer des bons angles, que la moustache soit taillée conforméme­nt à celle que portait le personnage en 1961, alors qu’il avait 59 ans».

À l’époque, le maître des films d’animation négociait serré avec P.L. Travers (Emma Thompson), l’auteure australien­ne qui a créé Mary Poppins, afin d’obtenir les droits d’adaptation de l’oeuvre. Évidemment, jouer une légende requiert beaucoup de mi- nutie et des attentions supplément­aires.

Tandis que Thompson a eu le privilège d’incarner un personnage qui ne serait pas aussitôt reconnu par le spectateur moyen, Hanks a quant à lui eu plus de fil à retordre. «Je ne lui ressemble pas trop», a avoué le récipienda­ire de deux Oscars, aujourd’hui âgé de 57 ans. «Mais il avait un profil qu’on peut reproduire en portant un costume coupé carré et en coiffant quelques mèches de cheveux d’une certaine manière», a expliqué le puissant acteur et producteur, qui a aussi dû reproduire le débit de voix chaleureux de Disney. «M. Disney avait un rythme bien à lui quand il parlait. J’ai mis du temps à figurer comment l’imiter, a dit

Hanks. J’ai regardé beaucoup de vidéos et écouté beaucoup de bandes audio. Mon désavantag­e? Jouer Disney et être produit par les studios de Disney.»

BRAS GRANDS OUVERTS

Bien qu’elle ait eu des inquiétude­s au début du projet, tant au niveau du jeu que du script, l’équipe de Disney a finalement donné tout son feu vert au film et se montre satisfaite du résultat.

«À un moment, le producteur Alison Owen et moi pensions que l’équipe nous sommerait d’interrompr­e le tournage, mais elle nous a plutôt accueillis à bras grands ouverts», dit la scénariste Kelly Marcel, qui travaille présenteme­nt sur l’adaptation du succès de librairie

Cinquante nuances de Grey.

«Ils nous ont fait confiance et nous ont laissé les coudées franches pour faire ce que nous voulions», a-t-elle ajouté.

Cette confiance s’est également traduite en don-

nant à Hanks le plein accès aux archives personnell­es du père de Mickey Mouse, avec l’approbatio­n de sa fille, Diane Daisy Disney, et du musée de la famille Disney à San Francisco, en Californie.

ANECDOTES

Une autre mine d’informatio­n à laquelle Hanks a eu accès est le compositeu­r Richard Sherman, qui, avec feu son frère Robert, a composé toutes les chansons que chantait Mary Poppins dans le film. Jason Schwartzma­n et B.J. Novak incarnent les deux hommes dans Sauvons

M. Banks.

«Richard Sherman ne manquait pas d’histoires et d’anecdotes à propos de tout de ce qui s’était passé, a dit Tom Hanks. Par exemple, que Walt fumait trois paquets de cigarettes par jour, et que vous saviez toujours quand il venait vous rendre visite, parce que vous pouviez l’entendre tousser en sortant de l’ascenseur. Nous avons pu récupérer quelques-uns de ces souvenirs et en faire des atouts de notre jeu de cartes.»

Cette toux chronique n’a pas seulement servi à Hanks à camper son personnage, mais elle rappelle aussi au public que Disney est mort en décembre 1966 d’un cancer du poumon, dix jours après son 65e anniversai­re de naissance.

«Il a été une triste victime de son temps», a dit Tom Hanks, songeur.

Au-delà de tout l’apprentiss­age auquel a dû se soumettre l’acteur, il a également appris l’histoire entourant la création de Disneyland.

«Walt passait tous les samedis avec ses deux filles, a raconté Hanks. Et, après un certain moment, il manquait de lieux où les amener. Un jour qu’il était assis à manger des cacahuètes sur un banc dans Griffith Park, à Los Angeles, il s’est mis à songer à un endroit où les pères pourraient venir avec leurs filles le samedi. Et de cette pensée s’est concrétisé Disneyland.»

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