Le Journal de Montreal - Weekend

PEU IMPORTE LE LIEU

Véritable touche-à-tout gâté par sa bonne étoile, Dominic Champagne ramène à Montréal le spectacle Varekai, qui a été vu par plus de huit millions de personnes à travers la planète, au cours des douze dernières années.

- Raphaël Gendron-Martin Le Journal de Montréal

En romani, Varekai signifie «peu importe le lieu». Ce mot peut également s’appliquer à la carrière de Dominic Champagne, qui se sent autant à l’aise de mettre en scène un spectacle à la Licorne qu’à Las Vegas.

«Je suis chanceux de pouvoir faire des petits et des gros shows, que ce soit du cirque, de la variété ou du théâtre, dit-il. J’ai eu toute sorte de belles aventures dans ma carrière.»

HOMMAGE AUX ACROBATES

Alors qu’il a depuis travaillé sur la mise en scène de deux autres spectacles du Cirque du Soleil ( Zumani

ty et Beatles LOVE), le metteur en scène en était à ses premières armes avec la compagnie montréalai­se pour Varekai, présenté pour la première fois, sous chapiteau, en 2002.

«J’en garde un souvenir très ému, dit-il. Le show a été un triomphe dès le soir de la première. C’était quand même mon premier show de cirque. J’avais beaucoup de pression. Je ne me sentais pas gros dans mes souliers. Je me souviens qu’on avait eu une ovation après le troisième numéro, le soir de la première.»

Habitué aux scènes de théâtre, il s’était alors retrouvé à devoir diriger 50 artistes d’un seul coup, ainsi qu’une imposante équipe technique. «J’étais content d’avoir pris le pari de faire un hommage aux acrobates. Mon travail, peu importe le nombre de spectateur­s et les moyens que tu as, c’est de m’assurer que la connexion passe entre les artistes et le public.»

«Avec Varekai, il y a un langage acrobatiqu­e universel qui fait que la magie fonctionne. J’ai vu le show dans plusieurs endroits à travers le monde depuis douze ans et je suis très fier de voir que la connexion est présente partout, que ce soit en Amérique du Sud, en Europe ou en Australie.»

PRENDRE SA REVANCHE

Présenter un spectacle dans le Vieux-Port de Montréal représenta­it quelque chose de spécial pour Dominic Champagne, à l’époque. «Dans un de mes premiers shows profession­nels, en 1988, j’avais loué un chapiteau au Vieux-Port pour faire une pièce de théâtre. Et je m’étais cassé les deux pieds après être tombé du sommet du chapiteau. J’avais 21 fractures et les médecins m’avaient dit que je n’allais plus marcher. Ç’a été une période de noirceur assez difficile, mais qui s’est avérée l’une des plus riches de ma vie, pour l’expérience personnell­e, humaine et presque spirituell­e.»

«Quand Guy Laliberté m’a offert le spectacle, c’est comme s’il me donnait l’occasion de prendre ma revanche. J’ai bâti tout le show autour de cette idée d’un ange qui tombe, qui se casse les ailes et qui va réapprendr­e à voler. Plus tard, dans le spectacle LOVE, je mettais en scène la chanson Blackbird, qui dit: «Take these broken wings and learn to fly». Varekai est un peu basé sur cette idée-là. On a tous eu nos périodes de difficulté où l’on sentait qu’on avait les ailes cassées. C’est dans ces moments-là qu’il y a des occasions de renaître, de dépasser les limites.»

AUTRE ÉCHELLE

Pour la version de Varekai en aréna, quelques ajustement­s ont dû être faits. «Le spectacle est à une autre échelle. Les numéros aériens doivent changer un peu de perspectiv­e parce que sous chapiteau, les gradins sont en pente assez légère, alors que là les gens sont installés un peu plus haut. Il y a des ajustement­s plus techniques, mais sinon ça va demeurer essentiell­ement le même show qu’on a créé et qui a bien mûri depuis douze ans.» Le spectacle Varekai, du Cirque du Soleil, sera présenté au Centre Bell du 20 au 30 décembre. Pour les billets: evenko.ca.

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DOMINIC CHAMPAGNE

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