Le Journal de Montreal - Weekend
DANIEL AUTEUIL AU PAYS DE PAGNOL
∫ Marius ∂∂∂Σ∂∂
Daniel Auteuil et Marcel Pagnol, c’est une histoire qui s’est amorcée en 1986 avec les remarquables Jean de Florette et Manon des sources, et qui s’est poursuivie en 2011 avec La fille du puisatier, qu’il a réalisé.
Aujourd’hui, l’acteur français de 63 ans s’attaque à la trilogie marseillaise de l’écrivain.
De nouveau derrière et devant la caméra, Daniel Auteuil offre un très bon Marius – le second volet, Fanny, arrive en salle la semaine prochaine, tandis que César sortira en France en 2014.
Marius – dans lequel on retrouve avec grand plaisir l’accent marseillais et le soleil qui va avec –, c’est une histoire d’amour tragique, émouvante et drôle, un mariage comme seul Pagnol sait les faire (du coup, ça m’a donné envie de relire son oeuvre!).
Marius (Raphaël Personnaz) est le fils de César (Daniel Auteuil), tenancier d’un bar à Marseille. Contrairement à son père, solidement ancré dans la réalité de son commerce, Marius est un doux rêveur, qui souhaite embarquer un jour sur l’un des bateaux qu’il voit arriver au port pour visiter ces «îles sous le vent».
Film de Daniel Auteuil
Fanny (Victoire Belezy), une vendeuse de fruits de mer, est l’amie d’enfance de Marius. Les deux jeunes sont, sans jamais avoir osé se l’avouer, amoureux l’un de l’autre. Parce qu’elle veut l’empêcher de partir, la jeune fille déclare sa flamme tout en rendant Marius jaloux. En effet, Panisse (Jean-Pierre Darroussin), vieux célibataire ayant de l’argent, courtise la belle.
Marius et Fanny consomment leur amour et le jeune homme semble vouloir s’établir avec sa promise, mais l’appel de la mer est plus fort. Fanny, qui préfère voir Marius heureux et loin d’elle qu’enchaîné à une vie qui ne lui convient pas, l’aide à s’embarquer sur le Malaisie.
POÉSIE
Écrit par Marcel Pagnol comme pièce de théâtre – seul «César» a été rédigé par l’auteur comme scénario –, le «Marius» de Daniel Auteuil ne renie pas cette paternité. Certains décors, plans et moments de jeu des acteurs rappellent que l’histoire a été conçue pour les planches, ce qui dérange parfois un peu.
Néanmoins, on goûte le sel des répliques, la beauté de l’histoire et toute la poésie de Pagnol, très bien retranscrite par Daniel Auteuil… en attendant avec impatience de voir la suite!