Le Journal de Montreal - Weekend
PERDRE OU BIEN GAGNER C’est par le biais d’un duo que nous pourrons assister à une joute verbale entre deux hommes sur le pouvoir et sur la valeur que l’on donne à l’argent. La pièce LA CHAISE, ou qui veut gagner des milliards souhaite transmettre de bell
«J’ai vu cette pièce alors qu’elle était à l’affiche en France et j’ai voulu la faire découvrir aux Québécois», raconte la metteure en scène France Lainé qui est également l’une des initiatrices du projet. «La pièce m’a complètement bouleversée.» Sur scène se trouve uniquement une modeste chaise ainsi que deux hommes. Les deux voudront s’approprier la chaise. On se dispute le droit de s’asseoir, mais un seul pourra le faire alors que l’autre devra rester debout. Tous les coups seront permis pour obliger l’autre à se lever afin de dominer la situation et voler ainsi la place de l’autre. La guerre de mots sera telle qu’on se dirigera vers une violence verbale.
«La pièce s’amorce sur un ton burlesque, souligne France Lainé. Mais, à mesure qu’elle évoluera, plus la di- mension profonde de l’histoire s’installera.»
DEUX HOMMES À L’OPPOSÉ
Le premier a 30 ans, il est un cadre dans une banque, il est marié, a deux enfants et il a des dettes. «Des dettes comme tout le monde», dira-til. Il semble ambitieux.
«L’autre est dans la mi-trentaine, il a l’allure d’un itinérant, fait remarquer la metteure en scène. Mais on comprendra plus tard qu’il s’agit d’un homme qui a travaillé à la bourse et qui a gagné des millions.» On nous raconte que ce dernier a fait le choix de revenir à l’essentiel, l’argent n’occupe plus la première place comme par le passé. On le remarquera même par les vêtements qu’il porte.
UNE SIMPLE CHAISE
Pourquoi est-ce que cette chaise semble si importante? «Cela démontre l’importance que l’on peut LA CHAISE OU QUI VEUT GAGNER DES MILLIARDS
Auteur : Gilles Azzopardi Metteures en scène : France
Lainé et Nadine Rabatel Distribution : Joseph Martin
et Stevan Jobert Jusqu’au 20 décembre au Théâtre l’Espace La Risée accorder à quelque chose d’aussi banal qu’une modeste chaise, lorsqu’il n’y a que cela comme enjeu, répond France Lainé. La pièce incite au questionnement sur le pouvoir et sur ce qui nous amène à vouloir toujours davantage.»
Il s’agit d’un concept symbolique exploitant le thème de celui qui veut toujours plus au point de vouloir écraser, voire dominer les êtres qui l’entourent. On nous démontre à quel point on peut s’obstiner à vouloir des choses superficielles, telle une chaise.
Cette création contemporaine pose des questions philosophiques et morales sur nos valeurs. En cette période du temps des Fêtes, qui correspond aux plus importantes ventes au détail de l’année, on pourra se demander si l’objet tant convoité que l’on veut se procurer le mérite. Inévitablement, la pièce se traduira par une certaine réflexion.