Le Journal de Montreal - Weekend

DE PAGNOL

Après Marius, qui a pris l’affiche la semaine dernière, voici Fanny, le deuxième volet de la trilogie marseillai­se de Marcel Pagnol, réadaptée pour le cinéma par Daniel Auteuil.

- Film de Daniel Auteuil. Avec Victoire Belezy, Raphaël Personnaz et Daniel Auteuil.

Après son aventure amoureuse avec Fanny (Victoire Belezy), Marius (Raphaël Personnaz) a décidé de prendre la mer, inconscien­t des sentiments que la jeune fille éprouve à son égard.

De son côté, Fanny découvre qu’elle est enceinte de Marius et qu’elle ne peut attendre son hypothétiq­ue retour (ne l’oublions pas, nous sommes dans la France d’entre les deux guerres, quand le fait de mettre un enfant au monde sans être mariée constituai­t un déshonneur).

Elle décide donc – en accord avec César (Daniel Auteuil), le père de Marius, d’épouser Panisse (Jean-Pierre Darroussin), veuf riche qui la courtise depuis des années. Ce dernier accepte, de son côté, de reconnaîtr­e l’enfant et de l’élever comme s’il était le sien. Or, peu de temps après la naissance de son fils, Césariot, Marius revient à Marseille, le jeune homme ayant finalement compris la profon- deur des sentiments qui l’unissent à Fanny. Fanny possède les mêmes défauts et les mêmes qualités que Marius, long-métrage ayant pris l’affiche la semaine dernière. Ceux-ci sont plus flagrants en raison des dates de sortie rapprochée­s des deux films. Daniel Auteuil a résolument pris le parti-pris d’une mise en scène théâtrale – Marcel Pagnol avait écrit Marius et Fanny pour les planches –, et cela se sent un peu trop à mon goût. Je ne m’étends pas sur les comparaiso­ns avec les films sortis en France en 1931 et 1932, tant les oeuvres font partie du panthéon cinématogr­aphique hexagonal. De plus, j’avoue que j’ai trouvé l’accent marseillai­s des comédiens plus surfaits que dans le premier opus (est-ce à cause de la durée totale des deux films?), de la même manière que les décors factices et leur aspect de carton-pâte m’ont, cette fois-ci, franchemen­t dérangé. Par contre, les dialogues de Pagnol demeurent tout aussi beaux et l’intrigue reste tout aussi tragique, même quand on connaît les oeuvres originales. À voir, donc, pour les amateurs.

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