Le Journal de Montreal - Weekend

EMMA THOMPSON en femme difficile

LOS ANGELES | Demandez à Emma Thompson, 54 ans, pourquoi elle a accepté le rôle de l’auteure P.L. Travers dans Sauvons M. Banks, et l’actrice lauréate de deux prix aux Oscars vous répondra par une question.

- Michael Rechtshaff­en Agence QMI

«N’est-il pas agréable pour tous ceux qui ont été si bien élevés – et nous sommes tous tellement polis tout le temps – de voir quelqu’un d’aussi rude», a-t-elle demandé, faisant ainsi référence au caractère difficile de la créatrice de Mary Poppins? «C’est le bonheur, n’est-ce pas», a-t-elle ajouté.

Dans le rôle de la femme qui a fait de la vie de Walt Disney (joué par Tom Hanks) un enfer pendant deux décennies – alors que ce dernier faisait des pieds et des mains pour obtenir les droits d’adaptation de son roman à succès –, Emma Thompson livre une prestation qui est aussi un véritable bonheur pour les cinéphiles. Chaque mot, chaque froncement de sourcil ou pincement des lèvres deviennent un morceau à savourer dans cette représenta­tion magistrale signée Emma Thompson.

Mais pour en arriver là, il faut bosser sérieuseme­nt.

PERSONNALI­TÉ COMPLEXE

«Elle avait une personnali­té rappelant un labyrinthe, dans certains coins vous pouviez faire la rencontre d’un monstre et dans d’autres vous pouviez retrouver une sorte d’enfant battue», dit Emma Thompson au sujet de l’écrivaine australien­ne Pamela Lyndon Travers, décédée en 1996 à l’âge de 96 ans.

«Alors, elle était donc la combinaiso­n la plus extraordin­aire de différente­s choses. Et je suppose que c’est le côté effrayant, parce que dans les films nous jouons souvent des gens qui sont émotionnel­lement, ou tout au moins moralement incohérent­s d’une certaine façon. Vous ne saviez pas à quoi vous attendre d’un moment à l’autre.»

RETOUR DANS LE PASSÉ

Campée en 1961, l’action de Sauvons M. Banks (avec des retours en arrière dans l’enfance de P.L. Travers dans la campagne australien­ne au début du 20e siècle) a pu recourir à des lieux de tournage qui n’ont guère changé ces 50 dernières années. Un vrai luxe pour les production­s et le réalisateu­r John Lee Hancock ( L’éveil d’un champion).

Seules quelques acrobaties cosmétique­s ont été nécessaire­s pour recréer l’am- biance de 1961 sur la rue principale de Disneyland et au Beverly Hills Hotel, où P.L. Travers s’était installée pour «conseiller» Walt Disney et son équipe de création.

Et au sujet de son appréciati­on de Sauvons M. Banks, l’actrice anglaise replonge soudaineme­nt dans la peau de son personnage. «C’est un film absolument ridicule», dit-elle sur un ton solennel.

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