Le Journal de Montreal - Weekend
S’ÉCLATE COMME ACTEUR
Après avoir tenu un rôle important dans le prochain film de Podz ( Miraculum), le réalisateur et acteur Xavier Dolan joue aux côtés de Bruce Greenwood, Catherine Keener et Carrie-Anne Moss dans le thriller psychologique Elephant Song, de Charles Binamé (
Il le répète depuis des années: même si la réalisation l’occupe beaucoup, Xavier Dolan tient à continuer à travailler comme acteur. Des rôles comme ceux qu’il a décrochés récemment dans Miraculum et Elephant Song le comblent entièrement. «C’est quelque chose dont j’ai toujours besoin parce que je suis un acteur à la base, confie-t-il sur le plateau de tournage d’Elephant Song où nous l’avons rencontré la semaine dernière.
«Je suis un acteur plus qu’un réalisateur. Je l’ai toujours été depuis l’âge de 4 ans et c’est mon premier métier. Mais dans l’imaginaire collectif, je suis un réalisateur qui se donne des rôles. Les gens me demandent si c’est difficile de jouer sans diriger le plateau. Mais non, pas du tout. Au contraire, je me sens comme un poisson dans l’eau.
«En plus, ce sont deux rôles diamétralement opposés: un patient borderline, manipulateur, légèrement maniéré, arrogant et menteur (dans Elephant Song) versus un témoin de Jéhovah qui se laisse mourir d’un cancer du sang (dans Miraculum). C’est une chance incroyable de pouvoir jouer des rôles aussi différents.»
MANIPULATEUR
Adapté de la pièce du même titre de Nicolas Billon et réalisé par Charles Binamé ( Séraphin, Maurice Richard, Eldorado), Elephant Song met en scène un psychiatre (Bruce Greenwood) qui, en enquêtant sur la disparition d’un collègue, doit mener un interrogatoire auprès de Michael (Xavier Dolan), un jeune patient perturbé qui prétend savoir ce qui s’est passé.
«Michael n’est pas un fou donc il n’y a pas les pièges usuels de l’acteur qui veut faire son numéro, indique Dolan.
«Je ne pense pas qu’une personne de sa condition serait dans un hôpital psychiatrique aujourd’hui, en 2013. Mais à l’époque (les années 1960), oui. Je dirais qu’il a une personnalité borderline. Il n’est pas schizophrène ni bipolaire. C’est un manipulateur, un menteur et un gars arrogant. C’est du bonbon, jouer ça.
Selon Charles Binamé, Xavier Dolan s’est présenté sur le plateau de tournage en laissant son chapeau de réalisateur à la maison:
«Tout de suite, Xavier m’a fait comprendre qu’il voulait être là comme acteur et non comme réalisateur, souligne Binamé.
«Il adore jouer et ça paraît. Chaque fois qu’il termine une scène, il me dit: «J’espère que ça t’a plu». On a développé une super relation de confiance.»
Le tournage de la portion québécoise du film se termine ces jours-ci, à Montréal. L’équipe se déplacera à Cuba en janvier pour tourner les dernières scènes du long métrage qui devrait prendre l’affiche en 2014.