Le Journal de Montreal - Weekend

UN FILM MAUDIT ?

Réaliser un remake d’un grand classique du cinéma des années 80 n’est pas sans risques. Surtout quand une supposée malédictio­n pèse sur le film en question! Mais cela n’a visiblemen­t pas effrayé les acteurs du Poltergeis­t, version 2015, qui sort le 22 mai

- Malik Cocherel Collaborat­ion spéciale

À l’époque, le très sérieux New York Times l’avait classé parmi les 1000 meilleurs films jamais réalisés. Produit par Steven Spielberg et réalisé par Tobe Hooper, en 1982, Poltergeis­t, qui raconte l’histoire d’une famille américaine terrorisée par des manifestat­ions surnaturel­les dans leur nouvelle maison, est rapidement devenu un classique du genre.

Ce succès planétaire a conduit la MGM à produire deux autres films, Poltergeis­t 2 en 1986, et Poltergeis­t 3 en 1988. Mais d’étranges événements, survenus pendant et après les tournages, ont fait naître une folle rumeur. La franchise aurait été frappée du sceau terrible de la malédictio­n, un esprit malin ayant décidé de s’attaquer aux différents acteurs de la saga, comme l’esprit frappeur qui hante la pauvre famille Freeling à l’écran.

DES SQUELETTES DANS LA PISCINE

Tout a commencé sur le plateau du premier film, au début des années 80. Pour tourner la fameuse scène où le personnage de JoBeth Williams, Diane, tombe dans la piscine remplie de squelettes, la production décide d’utiliser de vrais ossements humains, par souci d’économie (cela revenait plus cher d’acheter de faux squelettes), mais sans en avertir la principale intéressée (Williams) qui pensait naïvement nager au milieu d’os en plastique.

Certains sont convaincus que ce choix est à l’origine de la série de malheurs et de drames qui s’est abattue sur la franchise.

La première tragédie se produit le 27 septembre 1982, quand l’actrice de 22 ans Dominique Dunne, qui jouait Dana, la fille aînée de la famille, est retrouvée devant chez elle, sauvagemen­t étranglée par son ex-compagnon.

UN EXORCISME SUR LE TOURNAGE

En 1985, c’est Julian Beck, qui incarne le sinistre révérend Kane, qui meurt à son tour à 60 ans, d’un cancer de l’estomac, alors que le tournage d’une première suite se met en route.

Constatant l’atmosphère étrange qui flotte sur le plateau, l’acteur Will Sampson, qui incarne Taylor, le chaman indien de Poltergeis­t 2, prend alors l’initiative de pratiquer un véritable exorcisme sur les lieux du tournage. JoBeth Williams a raconté que ce dernier s’était rendu un soir, seul, sur le plateau, pour tenter de chasser les mauvais esprits.

Mais, quelques mois à peine après la sortie de Poltergeis­t 2, en 1987, ce même Will Sampson rend l’âme à 53 ans, à la suite d’une défaillanc­e rénale après une greffe du coeur et du poumon. Et l’hécatombe ne s’arrête pas là.

ILS SONT ICI

En février 1988, la jeune actrice Heather O’Rourke, héroïne des deux premiers films, meurt quelques semaines avant la sortie du troisième volet.

Avec cette disparitio­n, aussi inattendue que tragique, même les plus sceptiques se sont mis à croire à la thèse de la malédictio­n. D’abord parce que l’interprète de Carol Anne était celle qui avait lancé dans le premier film cette fameuse réplique, devenue culte, à vous glacer les sangs: «They’re heeere» (Ils sont ici). Ensuite, et surtout, parce qu’elle est morte très jeune, à seulement 12 ans, d’un arrêt cardiaque et d’un choc septique.

En 1992, l’acteur Richard Lawson, qui jouait le personnage de Ryan dans le premier Poltergeis­t, a bien cru également que ses derniers jours étaient arrivés, quand l’avion dans lequel il se trouvait s’est écrasé, peu après avoir décollé de l’aéroport de LaGuardia à New York. Sur 51 passagers, 27 sont décédés. Mais Lawson a échappé, par miracle, à la mort. Lou Perryman, lui, n’a pas eu cette chance. En 2009, l’acteur, qui avait un petit rôle dans le premier film, a été brutalemen­t assassiné à 67 ans, par un ancien détenu, à coups de hache, alors qu’il se trouvait tranquille­ment chez lui.

Autant dire que Sam Rockwell, Rosemarie DeWitt, et les autres artisans du remake de Poltergeis­t n’ont pas dû être très rassurés au moment de prendre la direction du tournage. La production a bien pris soin (pour conjurer le mauvais sort?) de changer le nom de la famille au centre de l’histoire. Trente-trois ans après, les Freeling sont ainsi devenus les Bowen. Mais pour le reste, le scénario a été quasiment reproduit à l’identique. En espérant que les similitude­s s’arrêtent là.

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