Le Journal de Montreal - Weekend
DES MÉTAPHORES sur fond classique
C’est un spectacle venu directement de France, Passim, qui sera présenté dans le cadre du FTA, où l’on fera appel à la mémoire collective en présentant des brides de textes célèbres de grands dramaturges tels Les trois soeurs de Tchekhov ou encore Le roi
Créée au Mans, dans l’ouest de la France, dans la région des Pays de la Loire, la pièce de théâtre contemporaine Passim, présentée d’abord au Théâtre National de Bretagne à Rennes, a voyagé à travers la France tout en séduisant son public. Son concepteur, et metteur en scène, François Tanguy a souhaité travailler avec la mémoire de l’art, par le biais de grands textes qui ont su imprégner notre inconscient collectif.
Si la majorité des textes sont classiques, la présentation, elle, est très contemporaine. Tout sera présenté par bride dans l’ordre ou bien dans le désordre. De plus, les spectateurs seront témoins d’un mélange des genres. Outre le jeu théâtral, on retrouvera des mimiques, de la danse, du chant et différentes trames sonores qui feront partie de ce spectacle multidisciplinaire.
Rien de conventionnel donc. Pas question d’exploiter un seul texte en profondeur. On veut plutôt effleurer la dramaturgie d’une multitude de grands auteurs. De fait, Passim fait référence à plusieurs ouvrages célèbres.
«Il n’y a jamais eu par exemple de monta- ge de textes. Nous ne parlons pas de texte, mais de vocables, explique le metteur en scène, François Tanguy. Des vocables qui passent à travers des corps en mouvement pour se retirer à temps de l’emprise de l’interprétation et rester au seuil.»
Par conséquent, il faut s’attendre de passer au rythme d’une grande poésie, d’une oeuvre à l’autre.
UNE EXPÉRIENCE UNIQUE
L’expérience théâtre que propose François Tanguy se veut unique.
«On espère faire une expérience autre que de voir se répéter le cycle des conventions qui n’attendent rien d’autre que leur reproduction, leur reconnaissance», souligne le metteur en scène.
Ainsi, l’idée de ce spectacle, n’est pas tant de reconnaître les textes de Shakespeare, de Molière ou bien de Tchekhov, mais plutôt de découvrir un nouveau spectacle à caractère poétique, car ici on fait du neuf avec du vieux.
«Les mouvements des acteurs sont aussi importants dans Passim », estime le concepteur.
PLACE À LA MUSIQUE
La musique occupera également une place de choix dans ce spectacle. Outre les grands dramaturges, de grands musiciens feront, en quelque sorte, partie de cette pièce.
On pourra donc voir les héros ou les reines de Shakespeare valser au rythme de la musique de Beethoven. L’imaginaire des spectateurs devrait faire son bout de chemin à travers ses tableaux sortis des vestiges du passé.