Le Journal de Montreal - Weekend
Le Cabaret
rouvre ses portes
Dès septembre, le Casino de Montréal rouvrira son Cabaret, nouvellement revampé et entièrement repensé. Au menu, une programmation éclectique, allant de Sinatra à Streisand, en passant par des têtes d’affiche québécoises et une revue burlesque particulièrement lubrique.
«On n’offre que des spectacles à grand déploiement», lance d’entrée de jeu Mario Bazinet, directeur du Groupe Bazz, qui gère le Cabaret du Casino de Montréal.
Tout au long de la saison, valeurs sûres et nouvelles productions se succéderont sur la scène du tout nouveau Cabaret. La salle de spectacle rouvrira alors ses portes, cinq années après sa fermeture temporaire pour des travaux majeurs de modernisation.
André-Philippe Gagnon sera parmi les premiers à se produire dans les nouvelles installations. Le 4 septembre prochain, l’imitateur viendra proposer son spectacle L’histoi
re du rock’n’roll, durant lequel il empruntera les voix de Barry White, Elvis, Led Zeppelin, les Bee Gees et même Susan Boyle.
Puis, Gino Vannelli sera de passage sur la scène le lendemain pour présenter son coffret CD-DVD, Gi
no Vannelli Live in L.A., sur lequel figurent les plus grands succès du chanteur.
MARTINE ST-CLAIR POUR LES FÊTES
À l’approche du temps des Fêtes, Martine St-Clair, «une des plus belles voix féminines du Québec», selon Mario Bazinet, offrira un concert de Noël qui sera également immortalisé sur disque. Parmi les autres incontournables de la saison, soulignons Alain Dumas
chante Sinatra, spectacle dans lequel le public pourra découvrir une nouvelle facette de celui qu’on connaît déjà comme animateur, comédien et humoriste.
«Les gens vont être réellement surpris de voir ce qu’il est capable de faire», assure Mario Bazinet.
Le producteur a lui-même fait appel à nul autre que Frank Sinatra Jr, qui lui a fourni de nombreuses anecdotes sur son père. Alain Dumas les incorporera à ses chansons, de manière à offrir une expérience plus vraie que nature, qui permettra à plusieurs d’en apprendre plus sur le défunt crooner.
DES PRODUCTIONS SUR MESURE
Dès septembre, la nouvelle production Cabaret Burlesque viendra faire rougir les convives du Casino de Montréal. Une grosse production «très sexy», promet Mario Bazinet, réunissant une trentaine de personnes.
Puis, en novembre, les Montréalais auront la chance de découvrir le spectacle Forever Michael. Cet hommage à Michael Jackson, créé sur mesure pour l’Opéra du Caire, en Égypte, sera présenté pour la première fois dans la métropole. Les spectacles de matinée feront quant à eux un retour en force avec, entre autres, Les
Crooners et Simply Streisand avec Christine Chartrand. Les deux productions ont déjà fait leurs preuves dans le passé et reviendront donc dans une formule revue et modifiée. Les billets sont disponibles à la billetterie du Cabaret du Casino de Montréal.
TISSÉS DANS L’ÉTOFFE DU PAYS
QUE VOULAIENT LES PATRIOTES?
L’ARME ÉCONOMIQUE
échanges avec les États-Unis… y compris par la contrebande. la Couronne britannique. À compter de 1830, Papineau n’a de cesse de répéter que les rois et les reines n’ont rien à faire au Québec et « qu’avant un temps bien éloigné, toute l’Amérique doit être républicaine ». Ce lundi 18 mai, le Québec célèbre sa Journée nationale des patriotes, pour « honorer la mémoire des hommes et des femmes qui, depuis l’implantation des institutions parlementaires en 1791, ont milité pour les droits de la majorité, dont celui du peuple à se gouverner lui-même. » Fête de l’histoire et de la mémoire, cette commémoration rappelle aussi notre devoir de vigilance pour protéger nos droits juridiques et nationaux contre l’individualisme et la corruption.
LA TÊTE À PAPINEAU
Né à Montréal en 1786, Louis-Joseph Papineau se hisse à 29 ans à la tête du Parti patriote. De Papineau on rappelle souvent l’immense culture, la grande intelligence et les talents d’orateur. Pour ses contemporains, il fut d’abord l’incorruptible : celui qui refuse la corruption, un siège de sénateur, une place de ministre même, et cela, tant que le gouvernement n’aura pas été pleinement mis au service du peuple et de la majorité française. Poursuivi par l’armée en 1837, Papineau sollicitera en vain l’appui des États-Unis et de la France lutte patriote. Tandis que les marchands anglais tirent leur fortune du commerce colonial avec la Grande-Bretagne, les patriotes misent plutôt sur l’économie locale et le marché américain. Ils mettent alors sur pied des outils économiques accessibles aux Canadiens français, tels que la Banque du Peuple (1835) et la Maison canadienne de commerce (1836). En 1837, ils décrètent le boycottage des produits anglais, tels que le thé, stimuler l’industrie québécoise et les Cette année, la Journée nationale des patriotes célèbre la solidarité liant les Québécois de toutes origines, tricotés serrés dans l’Étoffe du pays, attachés au territoire, à notre histoire et à notre identité, sans lesquels aucune communauté nationale ne peut naître ni grandir. On commet souvent l’erreur de réduire les revendications patriotes à la conquête du gouvernement responsable, c’est-à-dire que les ministres soient redevables devant les élus du peuple du Bas-Canada. Pourtant, les revendications patriotes vont beaucoup plus loin en exigeant « l’extension du principe électif à tous les niveaux où s’exerce le pouvoir ». Plus généralement, les patriotes souhaitent décoloniser le Québec, assurer la souveraineté du peuple et instaurer les rouages d’une RÉPUBLIQUE, sans plus de lien avec
DES ASSEMBLÉES À LA GRANDEUR DU QUÉBEC
les patriotes recourent à tous les moyens démocratiques imaginables : pétitions, boycottage et même la grève des députés! Ils organisent aussi une centaine de grandes assemblées publiques réunissant parfois des milliers de participants. Tenues à la grandeur du Québec, les assemblées populaires témoignent de l’étendue des appuis aux patriotes et constituent un témoignage vibrant de l’attachement d’un peuple à la liberté, à la justice, à sa culture et à ses institutions. De ce nombre, rappelons l’Assemblée des Six-comtés qui s’est tenue le 23 octobre 1837 à SaintCharles où plus de 5000 personnes sont venues entendre Louis-Joseph Papineau, une foule record en ces temps où micros et porte-voix n’existaient pas!
UNE RÉSISTANCE HÉROÏQUE
Excédé par les revendications patriotes, le gouvernement anglais entreprend, au printemps de 1837, de tuer dans l’oeuf la menace d’une république canadienne-française et met hors-la-loi les principaux chefs. Des centaines de citoyens mènent alors une résistance héroïque face à la plus puissante armée du monde. Ils sur une stratégie défensive consistant à se barricader dans des Saint-Denis (23 novembre), de SaintCharles (25 novembre) et de SaintEustache (14 décembre). En 1838, un nouveau soulèvement vise à fonder une république indépendante, mais il n’est pas davantage couronné de succès. POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE... On doit aux patriotes l’avènement de la liberté d’expression (1806), le premier parti politique (1827), le premier réseau scolaire laïc (1829), le droit des Juifs à siéger au parlement (1832), la Fête nationale du Québec (1834) et l’avènement de la démocratie par le biais de la responsabilité ministérielle (1848). Les patriotes furent aussi les premiers à dénoncer la peine de mort et à réclamer des élections à tous les échelons du gouvernement, le suffrage universel, l’éducation gratuite et obligatoire, l’égalité de droits entre Blancs et Autochtones et l’établissement d’une république libre de toute attache avec l’Angleterre. La répression des patriotes mène à plus de 1200 arrestations (l’équivalent de 18 000 personnes en 2015), 99 condamnations à mort, 12 pendaisons, 58 exilés en Australie, huit aux Bermudes et des milliers d’autres aux États-Unis, sans compter une dizaine de villages dévastés. Surtout, pendant quatre ans, l’Angleterre impose un régime militaire et suspend la constitution et les droits de la personne (1837-1841), puis force l’union du Québec avec l’Ontario (1840) et interdit l’usage du français au Parlement jusqu’en 1845.