Le Journal de Montreal - Weekend
Julianne Moore enfin oscarisée
Julianne Moore a enfin remporté l’Oscar de la meilleure actrice pour sa performance bouleversante dans Toujours Alice, disponible depuis mardi en DVD et sur les autres plateformes de téléchargement. Ce n’est que justice pour cette comédienne extraordinaire, qui aurait dû obtenir la précieuse statuette bien avant, grâce à ses prestations remarquables dans ces quatre autres excellents films, pour lesquels elle avait été mise en nomination.
Mediafilm
3 NUITS ENDIABLÉES (BOOGIE NIGHTS) 1997
Dans cette vibrante évocation de l’industrie pornographique au tournant des années 1980, Julianne Moore incarne une actrice pleine de bagout, qui devient la parte- naire de «jeu» d’un jeune étalon (solide Mark Wahlberg). Paul Thomas Anderson ( Le maître, Vice caché) signe une mise en scène d’une grande virtuosité, qui ne renie pas sa dette au cinéma de Martin Scorsese. En nomination pour la meilleure actrice dans un second rôle, Julianne est coiffée au poteau par Kim Basinger, inoubliable il est vrai en vamp voluptueuse dans Los Angeles interdite.
3 LA FIN D’UNE LIAISON
(THE END OF THE AFFAIR) 1999
En 1946 à Londres, un écrivain (Ralph Fiennes, fiévreux) cherche à connaître les raisons qui ont poussé sa maîtresse à rompre avec lui deux ans plus tôt. - Neil Jordan ( Entretien avec un vampire) se surpasse avec cette adaptation luxueuse et sensible du roman quasi autobiographique de Graham Greene, récit d’un amour pas- sionné, dans lequel le sacré intervient de façon puissante. Intense dans le rôle de la maîtresse, Julianne a cette fois perdu la statuette aux mains de Hilary Swank, elle aussi excellente dans Les garçons ne pleu
rent pas.
3 LES HEURES (THE HOURS) 2002
À des époques différentes, trois femmes - la romancière Virginia Woolf en 1923, une mère de famille en 1951 et une éditrice en 2002 - vivent une journée qui les amène à réaliser à quel point leur existence est désespérante. - Réalisée avec intelligence par Stephen Daldry ( Le liseur), cette adaptation fidèle du livre de Michael Cunningham formule une réflexion émouvante sur la difficulté de donner un sens à sa vie. Incarnant une Virginia Woolf plus vraie que nature, Nicole Kidman décroche l’Oscar, alors que Julianne Moore, dans le rôle de la ménagère des années 1950, échappe celui de l’actrice dans un second rôle, qui échoit à Catherine Zeta Jones ( Chicago).
2 LOIN DU PARADIS (FAR FROM HEAVEN) 2002
En 1957, une mère de famille bourgeoise, qui a surpris son mari avec un autre homme, trouve réconfort auprès de son jardinier noir. - Avec une élégance et un raffinement remarquables, Todd Haynes ( I’m Not There - Les vies de Bob Dylan) imite l’esthétique à la fois rigoureuse et somptueuse des mélodrames en Technicolor de Douglas Sirk, pour brosser un portrait superbement évocateur de la société américaine des années 1950. Au sommet de son art, Julianne Moore, également en nomination pour l’Oscar de la meilleure actrice en cette année 2002 a, comme on l’a vu, mordu la poussière contre Nicole Kidman. Elle n’avait pas dit son dernier mot...