Le Journal de Montreal - Weekend

PARCOURS DE VIES

Viens-tu faire un tour ?

- Emmanuelle Plante Collaborat­ion spéciale

À chaque émission de Viens-tu faire un tour ?, Michel Barrette invite une personnali­té à siéger dans le fauteuil du passager d’une voiture de collection pour arpenter une ville ou un quartier qui a marqué sa jeunesse. Si dans la première saison ce sont les voitures de collection de Michel que nous avons vues, dans celle-ci, d’autres collection­neurs ont tenu à nous faire profiter de leur bolide. La voiture aide à la conversati­on. En regardant droit devant, on se confie aisément.

«C’est moins intimidant, confirme le réalisateu­r Pierre Gagnon. Et le concept laisse place à la spontanéit­é, voire à l’improvisat­ion. Lucie Brunet fait une excellente recherche. Nous devons faire des choix. Sur papier, il arrive que certains faits semblent anecdotiqu­es, mais une fois dans l’auto, quand le visage de l’artiste s’allume devant les paysages, il arrive que ce qu’on n’avait pas retenu le remplisse d’émotions», poursuit-il.

Partons en roadtrip sur papier avec eux.

LAVAL, SAINTE-MARGUERITE ET VILLE-SAINT-LAURENT

En Ford Torino (31 mai)

«Francis Reddy a de l’énergie comme ça se peut pas!, s’exclame Michel Barrette. Y’est même débarqué de la voiture parce qu’il trouvait qu’on n’allait pas assez vite!» «À Ville-Saint-Laurent, il faisait tout à pied, explique Lucie Brunet, recherchis­te de l’émission qui s’affaire à trouver ces petits moments exclusifs. Vous allez rencontrer sa soeur, professeur­e de musique auprès de jeunes. Elle a préparé un concert pour Francis dans l’arrière-boutique d’une boulangeri­e où il avait l’habitude de déguster des petits pains aux oeufs. Vous allez voir que son côté épicurien ne date pas d’hier!»

Marie-Josée Taillefer est aussi de l’émission. «Elle a passé son enfance avec des gars», raconte Lucie Brunet. «On lui a recréé un groupe de balle avec ses frères et des amis. Puis on est allé chez ses parents, se souvient Michel. À la fermette. Des gens gentils, recevants. Tu sais, Marie-Josée est le genre de personne née sans défaut.»

REPENTIGNY ET HOCHELAGA-MAISONNEUV­E

En Renault 16 de 1970 (7 juin)

«Jean-François Mercier montre peu sa sensibilit­é. C’est un gars gêné, poli, près des gens. Un gars touchant qui punche à la fois, raconte Michel Barrette. Puis on a eu Marc Hervieux, qui nous a raconté avec passion toute l’histoire des gens de son quartier, débarqués ici dans l’espoir d’une vie meilleure, qui se sont retrouvés dans les usines.»

«Pour la première fois, les deux invités de l’émission vont se rencontrer, explique Lucie Brunet. Une rencontre quasi surréalist­e dans un cimetière. Un moment de télévision excessivem­ent touchant.»

SHERBROOKE ET DISRAELI

En Dodge Charger de 1970 (14 juin)

«C’est le show des deux France. France Castel, j’ai eu la chance de la côtoyer au quotidien pendant 8 ans, confie l’animateur. Elle avait dit à Lucie (Brunet) qu’elle ne souhaitait pas revenir dans sa maison d’enfance. Comme nous étions à côté, j’ai demandé à France si on pouvait passer devant. Rendue là, elle était tellement énervée de voir que la maison n’avait pas changé qu’elle a voulu y entrer. On est allé cogner à la porte. Les propriétai­res nous ont expliqué qu’en abattant un mur de l’intérieur, ils avaient trouvé une petite boîte contenant des choses immensémen­t personnell­es et très importante­s pour France. Une surprise exceptionn­elle que nous n’aurions pas pu prévoir.»

«On avait un peu d’avance avec France Beaudoin, se rappelle le réalisateu­r Pierre Gagnon, et j’ai glissé à l’oreille de Michel de lui demander s’il y avait un endroit dont elle ne nous avait pas parlé et qu’elle aimerait revoir. Elle a suggéré la maison de sa grand-mère. C’est ce que cette émission-là permet aussi. De la spontanéit­é. Nous nous sommes présentés à la porte. Dans la majorité des cas, les gens acceptent de nous accueillir et ne voient pas cette démarche comme une intrusion, bien au contraire.»

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Jean-François Breau

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