Le Journal de Montreal - Weekend
DE LA DIFFUSION DES OPÉRAS
Le Metropolitan Opera de New York fut la première compagnie à diffuser ses productions dans des salles de cinéma. Depuis 2006, ces diffusions ont multiplié le nombre d’amateurs en plus de regarnir les coffres vides du Metropolitan. Covent Garden, la Scala et l’Opéra Bastille ont suivi les traces du Metropolitan. Au début de mai, le Teatro Real de Madrid a fait un pas de plus en diffusant sa production de La Traviata gratuitement sur internet. Alors que 1750 spectateurs avaient payé jusqu’à 275$ pour voir la production «live», 63 000 l’ont vue pour rien sur internet. La diffusion des opéras n’est pas seulement bénéfique pour le budget des compagnies, elle bonifie les productions. Les caméras étant bien indiscrètes et permettant des gros plans, on doit désormais soigner les maquillages, fabriquer des costumes de meilleure qualité et des décors plus «photogéniques». Chanteurs et chanteuses doivent mieux jouer et être plus près des personnages qu’ils jouent. C’est fini une Carmen ou une Violetta de 65 ans ou un ténor bedonnant qui joue comme un pied!