Le Journal de Montreal - Weekend
BATAILES, CASCADES TESTOSTERONE
VERCHÈRES | Dans le film québécois Nitro (2007), Max n’avait pas pu sauver sa femme mourante, mais pourra-t-il cette fois aider son fils à sortir de la criminalité? C’est ce que nous propose la nouvelle aventure intitulée Nitro Rush. Visite d’un tournage
Un grand terrain de golf entouré d’arbres, mais ne vous fiez pas aux apparences, car derrière ce décor bucolique on tourne les dernières scènes de Nitro
Rush, production regorgeant de cascades en tous genres et ramenant Guillaume Lemay-Thivierge dans le rôle de l’intrépide Max.
Souvenez-vous: dans le premier longmétrage, Max finissait l’aventure en prison après avoir tué involontairement un policier. Huit ans plus tard, on le retrouve encore derrière les barreaux, mais sur le point de s’évader.
«Toutes ces années à rester enfermé l’ont endurci, explique son interprète. Il est aussi plus sage, moins impulsif et plus réfléchi. C’est pourquoi il veut sortir son ado de l’univers criminel dans lequel il est rentré.»
Mais le périple ne sera pas si simple pour le paternel puisqu’entre-temps son fils Théo (toujours joué par Antoine Desrochers), qui le rend responsable de la mort de sa mère, va entretenir des relations peu recommandables.
«Les retrouvailles familiales vont se faire dans la douleur, raconte Guillaume Lemay-Thivierge. Malgré tout, Max va tout faire pour que son fils de 17 ans ne commette pas les mêmes gaffes que lui.»
DE L’ACTION
Déjà réalisateur du premier Nitro, Alain Desrochers reprend du service pour une version davantage axée sur les performances physiques que sur les courses et poursuites. «Il y aura moins de chars, mais beaucoup plus de cascades qui sont en grande partie réalisées par les comédiens eux-mêmes. Des combats au corps-à-corps, des séquences de bataille en hauteurs, des filatures ou des règlements de compte, l’action sera très physique», prévient-il.
Le réalisateur avoue ses réticences à tourner la suite de Nitro. «Au départ, je n’étais pas emballé, lance-t-il. Je ne voulais pas faire un simple film d’action. Les Américains le font très bien. Et puis, faire une suite pour une suite, cela ne m’in- téressait pas non plus. Le contenu demeure important. Je voulais quelque chose de divertissant et de solide à la fois.»
Doté d’un budget de 5,6 millions $, contre 7,1 millions $ pour le premier
Nitro, ce second volet, mené tambour battant et scénarisé par Martin Girard, comporte plusieurs défis pour le cinéaste et la production.
«On doit rentrer dans nos budgets, mais tout sera à l’écran, indique M. Desro- chers. On s’est énormément concentrés sur la préparation des scènes. C’est important que tout soit parfaitement réaliste et plausible. Il faut aussi faire en sorte que l’émotion soit présente, même dans les moments où il y a beaucoup d’action.»
UNE RELATION FILIALE
Alain Desrochers ajoute qu’au-delà de l’action pure et simple, Nitro Rush est d’abord une oeuvre sur un père et son fils,
thème universel où chacun pourra se reconnaître. D’ailleurs, le réalisateur dirige à nouveau son propre garçon, Antoine Desrochers.
«Il s’est établi entre nous une belle relation de travail», déclare le jeune blondinet, qui semble avoir pris un grand plaisir à jouer les adolescents rebelles.
«J’adore ce tournage. Je m’éclate avec toutes les cascades. Aujourd’hui, on tourne la conclusion du film. Je ne vous dévoilerai pas tous les détails, mais on est proche du dénouement», dit le comédien de 18 ans que l’on verra aussi dans le prochain long-métrage de Xavier Dolan, Juste la fin du monde.
Durant cette 30e journée de tournage sur 32 au total, Guillaume Lemay-Thivierge et Antoine Desrochers ne sont pas seuls devant la caméra. Ils sont vite rejoints par Madeleine Péloquin, le visage tuméfié et les lèvres en sang!
«C’est du maquillage, précise-t-elle en souriant. J’incarne une femme mystérieuse prénommée Daphné. Je suis la vilaine de l’histoire. C’est moi qui dirige d’une main de fer l’organisation criminelle que Théo va vouloir rejoindre.»
JAMES BOND GIRL
L’actrice, grande amatrice de karaté, définit son personnage comme le pendant québécois d’une «James Bond girl». «Elle utilise toutes ses armes: ses charmes et ses habiletés physiques. Elle possède une forte personnalité. Elle est capable de se battre avec une incroyable énergie de survie. Elle est solitaire et manipulatrice. Même si on ne sait pas grand-chose sur elle, on va aimer la détester.»
Quant à Jean-Nicolas Verreault, pas de place pour l’ambiguïté. Celui-ci campe Hugo, un chimiste psychopathe qui ne fait pas dans la dentelle. «Il est complètement fou, déclare tout de go l’acteur. Je suis un dangereux énergumène. Je fa- brique une drogue qui pousse les gens au suicide. Mon allure fait supposer que j’ai fait la guerre en Irak, alors je vous laisse imaginer la suite.»
Sur le plateau de Nitro Rush, les acteurs tous là pour tourner une scène de confrontation en pleine nature. Il y a des blessés et même des morts. «Coupé!» crie alors le réalisateur. Ouf, nous sommes rassurés! Au fond, tout cela reste du cinéma, mais du vrai cinéma d’action. Produit par Attraction Images et distribué par Les Films Séville, Nitro
Rush doit sortir en salle durant l’été 2016. Le long-métrage met également en vedette Raymond Bouchard, Alexandre Goyette, Antoine Olivier Pilon, Michel Charette et Andreas Apergis.