Le Journal de Montreal - Weekend

UN AIR DE DÉJÀ VU

Un homme idéal Un film de Yann Gozlan. Avec Pierre Niney, Ana Girardot et André Marcon.

- Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI

Suspense français mettant en vedette Pierre Niney ( Yves Saint Laurent) et Ana Girardot, Un homme idéal ressemble à plusieurs films, dont Les mots, tourné à Montréal avec Bradley Cooper et Jeremy Irons.

Difficile de trouver quoi que ce soit d’original à ce long métrage réalisé par Yann Gozlan ( Captifs). L’histoire est celle de Mathieu Vasseur (Pierre Niney, pas vraiment convaincan­t), un jeune déménageur de 25 ans qui ne rêve que d’une chose, que son roman soit publié. Ce n’est pas faute d’envoyer son manuscrit et d’appeler les éditeurs pour tenter de les faire changer d’avis, rien à faire. Ça ne marche pas.

Quand un vieil homme seul décède et que la compagnie de Mathieu est chargée de vider l’appartemen­t, il découvre un bien étrange cahier. Il s’agit d’une histoire autobiogra­phique se déroulant lors de la guerre d’Algérie. Mathieu décide de mettre ce carnet au propre, s’approprian­t ainsi la vie et la fiction d’un autre.

Heureuseme­nt (ou malheureus­ement), le succès est instantané, les critiques littéraire­s crient au génie, c’est la gloire et l’argent. Sa petite amie, Alice Fursac (Ana Girardot, que l’on verra la semaine prochaine dans La prochaine fois, je viserai le coeur de Cédric Anger), ignore tout de ce qu’a fait son amoureux. Puis, tout bascule. Car Mathieu, qui a endossé cette identité de l’écrivain de talent, ne peut plus reculer, même si un mystérieux inconnu lui fait savoir qu’il est au courant du plagiat.

Les amateurs de cinéma français ne pourront pas ne pas voir les références – pleinement assumées par Yann Gozlan – à Plein soleil avec Alain Delon (dans le rôle de Tom Ripley). De la même manière que L’énigmatiqu­e M. Ripley » (le Tom Ripley de Plein soleil), qui traite de la manière dont un jeune homme (Matt Damon) tue et vole l’identité de son ami Dickie (Jude Law), adaptation d’un roman de Patricia Highsmith – n’est jamais bien loin.

Mais je crois que ce sont les similitude­s avec Les mots, long métrage sorti en 2012 (et donc encore frais dans ma mémoire), réalisé par Brian Klugman et Lee Sternthal, qui m’ont le plus dérangée. Bradley Cooper y tient le rôle de l’écrivain raté qui décide de voler le manuscrit d’un homme (Jeremy Irons) qu’il croit mort.

NULLEMENT CRÉDIBLE

De surcroît, si Pierre Niney pouvait passer pour un Yves Saint Laurent à peu près acceptable, il n’est nullement cré- dible dans le rôle de cet homme prêt à tout pour préserver son secret. Et là où Bradley Cooper et Dennis Quaid donnaient une humanité au personnage de l’usurpateur, l’acteur français, par son jeu artificiel, ne provoque aucune réaction, si ce n’est de l’agacement. Passez allègremen­t votre chemin.

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Pierre Niney incarne un jeune homme prêt à tout pour garder son secret.

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