Le Journal de Montreal - Weekend
NOIRMOUTIER, l’île authentique
ÎLE DE NOIRMOUTIER, Pays de la Loire (France) | Trop tard ! Lors de mon passage à la mi-juin, la récolte de bonnotte, la variété emblématique de pomme de terre primeur dont les producteurs de l’île sont les spécialistes, était terminée depuis plusieurs se
Toutefois, j’ai pu apprécier toute la subtilité gustative de deux autres variétés du moment, soit la sirtema et la charlotte. La culture de la pomme de terre, dans une terre légère, sablonneuse, enrichie grâce aux algues rejetées sur les plages aux grandes marées, relève de l’artisanat sur l’île de Noirmoutier. La coopérative de producteurs locale valorise à présent le produit sous la marque La Noirmoutier.
La quiétude de l’île et les longues plages, chacune différemment orientée, attirent les visiteurs depuis bien plus d’un siècle. Tout autant, en toute saison, villégiateurs et touristes apprécient l’accent d’authenticité que conserve Noirmoutier.
La plupart de la dizaine de milliers de résidants continuent en effet de vivre des activités qui ont de tout temps nourri les familles insulaires, soit la culture des pommes de terre, la récolte du sel, l’élevage des huîtres et la pêche côtière.
MARAIS SALANTS
À l’aide de son ételle, un grand racloir muni d’un long manche, Hervé Zarca déplace les cristaux de gros sel dans l’«oeillet», l’un de la quarantaine de bassins qu’il exploite dans le marais salant. Le métier est exigeant, admet-il, soumise aux caprices du temps qu’est la production de sel par évaporation naturelle. Un soleil constant et le vent favorisent la cristallisation en surface de fins cristaux, ce que l’on appelle la fleur de sel, une épice qui craque sous la dent et enrichit un plat.
Dans une parcelle voisine, les chevaux d’Hervé sont à l’herbage. En saison, il les attèle à une carriole, qu’il a appelée l’Hippobus, pour faire découvrir les marais salants aux touristes. Sur un circuit de 6 km, en une heure, il raconte son milieu de travail et un écosystème avec ses plantes et ses oiseaux.
«Quand les gens viennent à Noirmoutier, ils n’achètent pas du sel, ils achètent tout ce qu’il y a derrière le produit», dit Hervé Zarca.
Je l’ai quitté, au terme de plusieurs heures passionnantes passées dans le marais salant, pour aller assister au retour des bateaux pratiquant la pêche côtière. Au port de L’Herbaudière, certains patrons-pêcheurs sortent en mer, seuls à bord de leur bateau, en milieu de nuit pour rentrer en fin de matinée. Des habitués, habitants, résidents secondaires et gens de passage, font la file sur les quais. Ce jourlà, la pêche s’était soldée principalement par de beaux homards, des araignées ainsi que des tourteaux (deux sortes de crabes).
Depuis une quarantaine d’années, un pont existe, qui relie la côte vendéenne à Noir- moutier. Mais l’île se distingue par la chaussée du passage du Gois, longue de plus de 4 km, permettant de s’y rendre à marée basse. Mais gare à ceux qui ne respectent pas les horaires des marées, celles-ci montant de 1 mètre à 4 mètres. On a déjà vu des visiteurs devoir abandonner leur véhicule et se réfugier au sommet des balises disposées le long du parcours…