Le Journal de Montreal - Weekend
SOUVENIRS DE VOYAGES
Ville forteresse bondée de fontaines et d’oeuvres d’art, même dans les places commerciales, Bologne est une destination en ascension. De plus en plus d’agents de voyage proposent des alternatives à Venise et à Florence. Ils parlent alors des Cinq-Terres, des villages charmants sur le bord de la Méditerranée. Or, Bologne est une des grandes villes qui bordent cet eldorado touristique et qui en profite.
Les Bolognais seraient insultés de savoir que le saucisson qui a pris leur nom, en Amérique du Nord, le bologne, surnommé «baloney», est au fond du baril du bas de gamme des charcuteries.
Ceux qui se souviennent de mes années à la radio pendant le Journal du midi savent que je me moquais souvent de nos politiciens municipaux opportunistes, affamés de votes, qui parlaient sans cesse de Bologne, en Italie du Nord, ville par laquelle ils juraient en raison de sa politique de tassement de l’auto et de son transport en commun gratuit. Il fallait compter le nombre de fois où le mot Bologne revenait dans leurs discours pour constater leur fascination pour cette ville d’avant-garde.
Les politiques de cette ville ont-elles influencé Montréal? On a l’impression, avec ce centre-ville bouché à la circulation et entouré de places de stationnement si chères, que les gens prennent plus leur vélo ou l’autobus.
Le Montréal du maire Coderre imite Bologne, mais, depuis quelques années, la gratuité des transports a cessé: un euro est maintenant exigé pour un voyage, ce qui demeure fort abordable. Une ville italienne où l’autobus est presque gratuit et bien organisé, c’est fort commode pour le touriste qui n’a pas toujours les moyens ou la témérité de louer une voiture et de conduire dans ces rues étroites et surchargées.
Quant au spaghetti à la bolognaise, c’est bel et bien un repas typique et populaire de la ville. Soit dit en passant, à Bologne, on ne commande pas un «spaghetti à la bolognaise», ce serait un pléonasme! Vous demandez une bolognaise et les gens savent de quoi vous parlez.