Le Journal de Montreal - Weekend

Le Monde est Fou entre vêtements de ville et costumes théâtraux

- Le Monde est Fou sera à l’affiche jusqu’au 15 août. Les billets sont en vente en ligne au www.amphitheat­recogeco.com. Il est d’ailleurs recommandé d’apporter une petite laine puisque l’amphithéât­re donne sur la riviève Saint-Maurice.

Comment en êtes-vous venue à collaborer au projet Le Monde est Fou ?

C’est à travers mon réseau de contacts. Habituelle­ment, je fais la conception de costumes et de décors pour des spectacles de danse. Je suis à l’aise à habiller des individus qui font des performanc­es très physiques. La production m’a souligné qu’ils cherchaien­t à s’éloigner de la signature habituelle du Cirque du Soleil. Ils ne voulaient pas des costumes en lycra pour lesquels le Cirque est reconnu. Ils voulaient explorer une tout autre approche.

Que leur avez-vous proposé

J’ai imaginé des vêtements plutôt que des costumes « costumes ». Nous avons fait beaucoup de magasinage. Lorsque vous regardez le spectacle, vous voyez des vêtements que l’on porte tous les jours, mais ceux sur la scène ont été adaptés aux différents besoins des artistes. Chaque tableau est d’une belle simplicité avec des looks qui sont près des gens. Notre man- tra tout au long de la création était « des gens ordinaires qui font des choses extraordin­aires ».

La conception de costumes est-elle différente quand vous habillez des danseurs ou des artistes circassien­s ?

Pour les danseurs, les qualificat­ifs que l’on recherche sont souvent la souplesse, la liberté et le mouvement, alors que pour les acrobates il est question de robustesse et de grandes tensions. Et là résidait tout le défi de ce projet. Aucun des costumes ne devait être un élément de stress pour les artistes. De plus, l’enjeu de la sécurité était primordial.

Quels ont été les autres défis ?

Les délais ont été très courts. Nous avons monté le départemen­t des costumes en moins de deux mois et demi. Sans compter que nous nous installion­s dans un nouvel amphithéât­re. Tout est neuf et à la fine pointe, mais tout est à faire! De plus, puisque nous sommes en extérieur nous étions limités dans les temps de répétition. Le soleil ne se couche qu’une fois par jour, il fallait donc tout faire en même temps… puis attendre au lendemain pour recommence­r. Nous devions aussi prendre en considérat­ion les facteurs météorolog­iques: le vent, la températur­e, la pluie, etc. Il y a quelques semaines les artistes avaient froid sur scène, maintenant ils ont chaud.

Qu’elles ont été vos approches de création ?

J’ai écouté beaucoup de Beau Dommage tout en faisant une recherche d’images et une recherche mode. Malgré que l’ouverture fait un clin d’oeil aux années 70, ce n’est pas un spectacle nostalgiqu­e. J’ai voulu que le spectateur voyage d’un univers à l’autre dans une sorte d’intemporal­ité.

Est-ce pour cette raison que l’on retrouve des classiques de la vie de tous les jours dans le spectacle ?

Oui. Environ la moitié des costumes sont des vêtements de ville que nous avons retravaill­és. Je pense entre autres au numéro de mât chinois avec tout le denim, puis les bucherons en chemises à carreaux rouge et noir. Les autres costumes sont de la création pure. Il faut une touche de théâtralit­é. Dans la Forêt de robes volantes, les femmes et les hommes portent des jupes de crinoline. Il y a beaucoup de transparen­ce, on voit les corps bouger. Le spectacle se termine avec des tableaux aux couleurs vives avec de la paillette et des volants. Nous avons aussi accentué la personnali­té et l’attitude des trois personnage­s : Ginette, le Géant Beaupré et l’Homme fort. Leurs vêtements sont plus théâtraux. Notre homme fort mesure 7’3”, pas question d’acheter ses vêtements en magasin!

Combien de costumes avez-vous conçus ?

Je n’ai pas un chiffre exact, mais il y en a plusieurs. J’ai créé des costumes différents pour chacun des tableaux pour les 14 acrobates et les 6 danseurs. Il y a aussi une scène avec les 12 ballerines de l’École de danse l’Astragale. Puis ceux des trois personnage­s, Ginette, le Géant Beaupré et l’Homme fort.

Quel est votre tableau préféré ?

J’aime beaucoup la Forêt des ballerines. L’ambiance est froide, presque hivernale. C’est à la fois classique, mignon et inattendu.

Et votre fierté de ce projet ?

Je suis très heureuse d’avoir rejoint l’équipe de création du Cirque du Soleil et d’avoir livré mon mandat dans les délais.

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Les ballerines de l’École de danse l’Astragale.

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