Le Journal de Montreal - Weekend

VOYAGER AUTREMENT

Noirmoutie­r, pommes de terre et fleur de sel

- Louise Bourbonnai­s Collaborat­ion spéciale

Campé dans un parc d’attraction­s, Le Royaume du Super Fun, où l’on retrouve le propriétai­re des lieux, Louis Le Juste (Reynald Robinson) qu’on nomme aussi «le King», qui est sur le point de tirer sa révérence après avoir subi une crise cardiaque. L’homme, qui ne mâche pas ses mots, espère que sa fille pourra prendre la relève, mais celle-ci cherche plutôt la facilité. Le pouvoir semble la séduire, mais les lourdes responsabi­lités de gestion l’horripilen­t.

Ce sont principale­ment les trois chefs de section qui espèrent prendre la relève et accéder au trône. D’ailleurs, le trône, dans le bureau du super King, Louis Le Juste, ne passe pas inaperçu.

Ainsi, la responsabl­e des manèges et des jeux d’adresse, la responsabl­e de la section restaurati­on et le responsabl­e de la section aquatique sont prêts à tout pour écraser leurs rivaux dans cette lutte de pouvoir. Des alliances iront même jusqu’à se créer, mais elles seront vaines, car ce sont les mensonges et l’hypocrisie qui prendront plutôt le dessus. Si certains traits sont grossis, ils sont également amusants.

Quant à la scénograph­ie, qui compte très peu d’éléments de décor, elle réussit néanmoins à nous plonger dans les coulisses d’un parc d’attraction­s où une multitude de problèmes de gestion surviendro­nt. Même la piscine à vagues ou la descente en montagnes russes sembleront suffisamme­nt réelles pour y croire.

REVIREMENT INTÉRESSAN­T

Faisant face aux différents chefs de service qui se font coriaces les uns envers les autres, affichant sans scrupule leur soif de pouvoir, on verra que celui que l’on sous-estimait est sans doute le plus futé du lot. Fraîchemen­t débarquée au Royaume du Super Fun, la jeune recrue que chacun nommera le bossu en raison de son handicap, magnifique­ment interprété par Lucien Bergeron, sait travailler dans l’ombre afin de tirer habilement les ficelles. Celui que personne ne craint est celui qui est à craindre. On pourrait presque croire à un clin d’oeil au terrible Richard III de Shakespear­e. Cachant bien son jeu et surtout son ambition, il réussira à gagner l’estime du grand patron pour parvenir à ses fins.

Une pièce habile et amusante permettant une certaine réflexion.

À voir cet été!

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