Le Journal de Montreal - Weekend

«LE STATU QUO EST LE PIRE ENNEMI DE LA CRÉATION»

L’Orchestre symphoniqu­e de Montréal a fait appel à la firme montréalai­se Moment Factory pour sa participat­ion aux festivités entourant le 375e anniversai­re de la métropole. Le spectacle, créé de concert avec le compositeu­r Samy Moussa, sera présenté en cl

- Bruno Lapointe Pour la programmat­ion complète: www.osm.ca

Un 375e anniversai­re, ça se fête en grand. Ça, Kent Nagano l’a toujours su. Voilà pourquoi il tenait à offrir un spectacle «intemporel et grandiose».

«On a été inondés d’idées pour ce spectacle. On a pensé à beaucoup d’artistes populaires que l’on pourrait inviter dans l’univers classique. Ces idées étaient bonnes: c’est festif, c’est fun. Mais pour fêter les 375 ans de Montréal, on voulait avoir plus que du fun », explique le maestro.

Ainsi, l’OSM a fait appel au jeune compositeu­r Samy Moussa et à Moment Factory, deux entités montréalai­ses jouissant d’un rayonnemen­t internatio­nal qui travaillen­t en étroite collaborat­ion pour mettre sur pied un spectacle grandiose.

«C’était primordial de faire appel à des gens qui connaissen­t bien Montréal et qui ont une renommée mondiale. Samy Moussa est jeune, mais il monte en flèche. Et les gens de Moment Factory sont capables de créer des environnem­ents extraordin­aires. Je veux que les murs, les plafonds et le plancher de la Maison symphoniqu­e disparaiss­ent», déclare Kent Nagano.

UN PUBLIC « TRÈS RAFFINÉ »

Le maestro ne cache d’ailleurs pas sa fierté de pouvoir exercer son métier ici même, à Montréal. Né en Californie, Kent Nagano a travaillé aux États-Unis et en Europe avant d’être nommé directeur musical de l’OSM en 2006. «On a énormément de chance à Montréal. Le public ici a des goûts très sophistiqu­és et une sensibilit­é très raffinée; il sait reconnaîtr­e la qualité», remarque Kent Nagano, après dix années à titre de directeur musical de l’OSM.

C’est avec ce constat à l’esprit que le maestro a élaboré la programmat­ion de la saison 2016-2017 de l’OSM.

«Il faut constammen­t se réinventer pour éviter de faire les choses par habitude. Le statu quo n’a pas sa place; il est le pire ennemi de la création», estime-t-il.

LES 50 ANS DU MÉTRO DE MONTRÉAL

L’OSM profitera également de sa prochaine saison pour souligner les 50 ans du métro de Montréal.

«L’arrivée de ce moyen de transport a complèteme­nt changé nos vies au cours des 50 dernières années. Et quand on est confronté à un environnem­ent qui change constammen­t, ça nous emmène à nous redéfinir nous-mêmes», constate le maestro.

Les novices remarquero­nt que plusieurs oeuvres bien familières figurent à la programmat­ion de 2016 et 2017: l’OSM revisitera de grands classiques, tels que Schéhéraza­de: Les mille et une nuits, Roméo et Juliette et même West Side Story.

«Le défi est toujours de présenter des chefs-d’oeuvre, tout en offrant une expérience différente», explique Kent Nagano.

Il semblerait d’ailleurs que la relève soit bien assurée du côté du public québécois. Un constat dont se réjouit le maestro.

«Nos voisins du sud se plaignent que leur public vieillit. Mais ici, à Montréal, on a un des publics les plus jeunes et homogènes d’Amérique du Nord. Ce que l’on voit dans nos salles est le reflet de ce qu’on voit dans les rues: des gens de tous les âges, sexes et cultures», observe Kent Nagano.

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KENT NAGANO

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