Le Journal de Montreal - Weekend

J’AI VU LE LOUP, LE LION ET KARIM OUELLET

Attention le gros cliché: Karim Ouellet propose sa version de l’élusif «album de la maturité» avec Trente, un troisième disque soulignant, du même coup, son entrée dans la trentaine.

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Bien que le fin renard n’aborde pas son REER ou la fameuse crainte qui prend à la gorge lorsqu’on investit dans un condo indivis, Ouellet s’éloigne un brin de la formule du tube, du ver d’oreille et du succès instantané pour offrir un album de pop… plus exigeant.

Évidemment, Ouellet et son réalisateu­r Claude Bégin ne renient pas leurs manies d’antan. Oh! non par exemple, est riche en «Oooooh!». Karim et le loup brillerait aussi sur les deux parutions précédente­s de l’artiste. Mais les compères expériment­ent tout de même en truffant cette pop somptueuse de paysages sonores électro ( Coeur gros en témoigne) et «world» ( La mer à boire vient en tête). Les fans de Stromae vont tout simplement adorer.

Côté textes, Ouellet est égal à luimême. Bien que le parolier clame que «parler de [soi] n’est pas dans [sa] natu- re», on aurait souhaité qu’il se mouille davantage. Si Trente surprend musicaleme­nt, l’auteur-compositeu­r-interprète fait du surplace avec sa plume (ce qui le place quand même au-dessus de la mêlée locale).

Depuis le début de l’année, on constate que de plus en plus de rappeurs de la province tiraient leur épingle du jeu en allant au-delà des clichés et attentes de leurs genres musicaux de prédilecti­on. Estce que Karim Ouellet, membre du défunt collectif rap Movèzerbe, pourrait amener la pop québécoise hors des sentiers (extrêmemen­t) battus? On l’espère.

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