Le Journal de Montreal - Weekend
UN FILM QUI VA DROIT AU COEUR
Cette comédie dramatique de Louis Bélanger mettant en vedette Alexis Martin, Gilles Renaud et Emmanuelle Lussier-Martinez est une très agréable surprise à voir dans les salles cette semaine.
Les cinéphiles amateurs de Route 132 vont particulièrement apprécier ce nouveau long métrage scénarisé par le même duo formé de Louis Bélanger et d’Alexis Martin.
Ici, dans cette comédie dramatique (ou drame comique, selon le point de vue de chacun), Jacques (Alexis Martin) est acteur de théâtre à Montréal. Complètement accro aux loteries vidéo, il va dépenser son argent dans ces machines dès qu’il en a l’occasion, c’est-à-dire entre deux scènes du Misanthrope! Or, Jacques a un problème: il s’est endetté pour satisfaire son vice. Et, comble du malheur, il n’a pas emprunté auprès du premier venu, mais à Patenaude (Luc Picard), un usurier impatient de récupérer son magot.
Jacques, voulant échapper au pire, monte donc – vêtements d’époque sur le dos en plein hiver – dans le premier bus et se retrouve en pleine campagne. Simon (Gilles Renaud), propriétaire d’une ferme isolée, le prend en pitié et l’accueille. Mais il y a un prix à payer: Jacques devra aider le vieil homme malade à s’occuper des 1000 plants de pot qu’il fait pousser dans sa grange. Et tout va bien (ou presque) jusqu’à l’arrivée de Francesca (Emmanuelle Lussier-Martinez, une nouvelle venue au cinéma dont le naturel illumine l’écran), une employée d’Hydro-Nord qui découvre les plantations. La jeune femme se retrouve également mise à contribution par Simon, tandis que le trio apprend à vivre ensemble.
Ce qui frappe en premier lieu dans Les mauvaises herbes, c’est le mélange subtil entre comédie et émotion. Loin des éclats de rire à gorge déployée, même si certains passages sont franchement hilarants, Louis Bélanger et Alexis Martin jouent constamment la carte de l’humanité. Sous couvert de légèreté, les deux scénaristes touchent à une multitude de sujets qui vont droit au coeur, de l’amitié à la mort en passant par le respect d’autrui et la famille.
Il y a, bien sûr, le sujet de la légalisation de la marijuana en demi-teinte, du fait qu’il est bien difficile de considérer le personnage de Simon comme un criminel. Mais ceux qui s’attendent à une comédie de «poteux» en allant voir Les mauvaises herbes obtiendront quelque chose de complètement différent et repartiront du cinéma avec du soleil plein le coeur et une bonne humeur contagieuse qui les accompagnera longtemps.