VOYAGE AU BOUT DU RÊVE

La pièce Les courants souterrains, qui prendra l’affiche à la salle intime du Théâtre Prospero, se jouera sous l’ambiance d’une musique country. On y découvrira l’histoire d’une jeune fille qui, en compagnie de son père, fera la rencontre d’une chanteuse

L’auteur, Benoît Desjardins, qui nous a précédemment présenté la pièce Le chant de meu, est originaire de Mont-Laurier. Lui qui a choisi de retourner vivre dans son coin de pays après avoir étudié à l’École nationale de théâtre à Montréal, a voulu camper sa pièce loin des centres urbains.

«Je me suis inspiré de mon panorama social et familial», confie d’entrée de jeu l’auteur et metteur en scène.

Dans sa nouvelle création Les courants souterrains, on retrouvera Lisa, interprétée par Dominique Leclerc, une femme dont l’équilibre a été brisé.

«C’est une pièce qui se joue en deux temps», explique Benoît Desjardins. «Il y aura Lisa, cette fillette âgée de seulement sept ans, et dans un deuxième temps, la petite fille qui sera devenue une jeune femme, désormais âgée de 27 ans.»

Et à 27 ans, Lisa se remémorera un voyage particulier qu’elle a fait avec son père. «C’est à ce moment-là qu’elle a fait une rencontre avec une chanteuse country, alors qu’elle était encore enfant», indique l’auteur.

Betty, cette aspirante chanteuse personnifiée par Julie de Lafrenière, faisait ses premiers pas dans le milieu du spectacle et participait alors à un concours de chant.

UN UNIVERS FRAGILE

«Lisa, qui n’a pas connu sa mère, est une petite fille fragile», fait remarquer l’auteur. Seule avec son père, il y a peu de place pour l’équilibre, l’univers est plutôt instable. On verra d’ailleurs, au cours de la pièce, Lisa, vingt ans plus tard, installée dans une maison mobile d’un village forestier, raconter son voyage d’enfance.

«L’univers familial est aussi fragile qu’un château de cartes», avance le metteur en scène.

C’est principalement la rencontre entre la jeune femme et la chanteuse qui fera ressortir certaines blessures affectives enfouies au fond du coeur de la fillette. Si l’univers est fragile, les rêves eux, ne sont jamais bien loin.

VERTIGE SOCIAL

La pièce effleure par ailleurs le sentiment que l’on peut avoir lorsque l’on change de niveau social. «C’est ce que j’appelle une névrose de classe, indique Benoît Desjardins. Un profond sentiment de vertige que l’on éprouve lors d’un changement de classe sociale.»

Cette névrose sociale sera vécue par la jeune Lisa, qui a été élevée dans un milieu rural des plus modestes. Mais son père a tôt fait de constater que différentes choses ne vont pas chez sa fille. Croyant bien faire, celui-ci va décider d’inscrire sa fille dans un pensionnat de la région d’Ottawa. Un bouleversement des plus profonds est à prévoir pour la jeune Lisa.

De la musique country fera également partie du spectacle.