Le Journal de Montreal - Weekend
Des villageois avides d’aventures
La nouvelle création de l’auteur Steve Gagnon, Fendre les lacs, qui prendra l’affiche au Théâtre aux Écuries, sera campée dans une petite communauté du Nord québécois d’à peine trente-cinq habitants. Les personnages, qui souhaitent changer d’existence, l
«Je me suis inspiré, entre autres, de la pièce La Cerisaie, de Tchekhov pour écrire Fendre les lacs », indique l’auteur Steve Gagnon qui assure également la mise en scène du spectacle. «Dans La Cerisaie , les personnages sont passifs, le temps passe et on laisse passer des occasions.»
Ainsi, on trouvera certaines similitudes sur le plan des personnages dans cette nouvelle création.
L’histoire se passe en 2016, dans un petit village imaginaire en voie d’extinction, qui pourrait se situer sur la Côte-Nord du Québec. «C’est un endroit très hermétique», ajoute l’auteur. «Les personnages souhaitent sortir de leur moule.»
On découvre donc des personnages habitant tous dans des maisons rustiques autour d’un lac, au coeur d’une forêt. «La forêt représente quelque chose de mythique, qui se situe au centre d’un vaste territoire», explique Steve Gagnon.
Chaque personnage se retrouve dans un processus de questionnement, souhaitant changer de style de vie, ne voulant plus faire les choses de la même manière que leurs parents.
«Un décès surviendra qui viendra bouleverser l’équilibre de cette communauté», indique le metteur en scène.
APPEL À L’ACTION
Parmi les huit personnages de la pièce, la plupart de jeunes adultes, l’un d’eux est une femme de 50 ans, Adèle, interprétée par Marie-Josée Bastien. «C’est une leader », annonce Steve Gagnon. «Elle va choisir de changer de vie et de partir sur un paquebot en quête de nouveaux horizons.»
Le départ de cette femme voulant découvrir de nouveaux pays, à la recherche d’un monde meilleur, suscitera de l’envie dans son entourage.
Les autres personnages penseront aux choix qui s’offrent à eux. «On se questionne à savoir si on veut rester ou partir», confie l’auteur. On entrevoit la possibilité de changer les choses ou bien de rebâtir ailleurs.
QUÊTE IDENTITAIRE
Après le départ d’Adèle, qui a fait preuve d’audace en osant quitter sa terre natale, toute la collectivité se remettra en question. «Ils se diront: si elle a réussi à partir, alors nous aussi on pourrait le faire», révèle le metteur en scène.
Néanmoins, la peur de se tromper, et de faire le mauvais choix, pourrait freiner les ardeurs de certains...