Le Journal de Montreal - Weekend
CATHERINE MAJOR SE TIENT DEBOUT
La fille au piano à queue, c’est terminé pour Catherine Major. Du moins pour sa prochaine tournée. «J’avais le goût d’être debout», dit celle qui s’exécutera désormais face au public, derrière un clavier.
Cette nouvelle approche scénique pour l’auteure-compositrice-interprète vise à être en phase avec le matériel de son dernier album, La maison du monde, lancé l’automne dernier.
«J’approche la musique de cet album d’une autre manière. J’avais le goût d’être plus proche des gens. Ça ne sera plus la mise en scène conventionnelle avec le piano de côté. Les gens ne sont pas habitués de me voir comme ça», indique Catherine Major.
Autre nouveauté: celle qui a déjà partagé la scène avec l’Orchestre symphonique de Québec a cette fois choisi la formule du trio, avec tout ce que ça comporte d’ajustements et ce que ça demande de polyvalence.
«Auparavant, nous avons toujours été quatre ou huit parce qu’à Montréal et Québec, on avait des cordes. Alors que là, c’est très épuré et minimaliste. Et, en même temps, très complexe parce que mes chansons ont beaucoup d’arrangements. On essaye que les chansons ressemblent le plus possible aux versions sur l’album. Les gars sont pas mal des pieuvres. Il faut qu’ils jouent de pas mal d’affaires en même temps. Ça nous a demandé un gros travail de recherche, mais on arrive à quelque chose de plaisant. Il n’y a pas de superflu, et le texte passe beaucoup.»
PAUSE POUR LE TROISIÈME BÉBÉ
Lancée il y a quelques jours, la tournée de Catherine Major se déploiera en deux temps. Quelques concerts au printemps, dont les rentrées montréalaise et québécoise, avant une longue pause estivale durant laquelle la musicienne et son conjoint et complice professionnel Moran accueilleront leur troisième enfant. Major reprendra ensuite la route à l’automne pour parcourir le Québec de bord en bord.
Même si elle est enceinte, Catherine Major n’a pas chômé ces derniers temps. En plus de mettre sur pied son propre spectacle, elle a pris part aux Fioritudes, le spectacle hommage à Serge Fiori. On l’a aussi entendue sur des albums en hommage à Diane Dufresne et à Yvon Des- champs durant la dernière année. Quand vient le temps de commémorer l’oeuvre d’un grand de la musique québécoise, Catherine Major répond souvent présente. Il y a deux ans, c’est elle qui avait été choisie pour chanter avec l’hologramme de Félix Leclerc lors du spectacle d’ouverture du Festival d’été.
«C’était particulier, car beaucoup d’emphase avait été mise sur ce moment du spectacle. J’avoue que ça m’a mis un peu de pression. Pendant deux jours, les médias en ont parlé. J’espérais réussir. Finalement, en le vivant, c’était chouette. Mais je pense que c’était mieux de le voir que de le vivre. Je n’avais pas la même vision que le public. D’où j’étais, je ne le voyais pas en 3D. Cela dit, c’était touchant», raconte-t-elle.
SOUPÇONNÉS À TORT
Habitués de faire les manchettes dans les pages des Arts et spectacles, Catherine Major et son conjoint se sont retrouvés, bien malgré eux, plongés au coeur d’une histoire révoltante lorsqu’ils ont été soupçonnés à tort, en compagnie de plusieurs autres parents, de maltraitance envers leur enfant par des professionnels de l’hôpital SainteJustine.
L’affaire, révélée par l’émission Enquête en 2013, a connu un rebondissement récemment, quand la Commission des droits de la personne a conclu que les droits de plusieurs jeunes patients avaient été lésés.
Catherine Major croit que sa notoriété a permis de braquer les projecteurs sur les agissements fautifs des employés de l’hôpital.
«C’est ce qu’on me dit. Quand on fait un métier public, c’est plus facile d’être invité dans les médias pour en parler comparé à quelqu’un qui est dans l’ombre. Pourtant, la douleur n’est pas différente», partage-t-elle.
Pour la petite histoire, le couple MajorMoran a finalement été blanchi après une enquête de la Direction de la protection de la jeunesse.