Le Journal de Montreal - Weekend
UNE ÉPOPÉE SANS SURPRISE
Au terme des 88 minutes, il est dommage de constater le caractère prévisible de Rivière, premier film du réalisateur canadien Jamie M. Dagg (le cinéaste vient d’ailleurs de remporter le prix Écran canadien pour le meilleur premier long métrage).
Et c’est d’autant plus dommage que l’histoire aurait pu être un bon suspense (un peu à la manière de L’enlèvement avec Liam Neeson).
Lorsque John Lake (Rossif Sutherland), un médecin et chirurgien dans une ONG au Laos, tabasse à mort un étranger à la sortie d’un bar, il cherche à partir, mais la police le rattrape et il décide de fuir.
Il lui faut rallier la Thaïlande – à pied, il est parti sans son passeport, sans argent, avec ses seuls vêtements – où se trouve une ambassade américaine qui pourra lui offrir la représentation légale dont il a besoin pour se sortir de cette affaire. Car l’étranger en question n’est autre que le fils d’un diplomate. Et la situation est à ce point volatile que les autorités laotiennes mettent tout en oeuvre pour le capturer.
UNE FIN BANALE
Si, pendant quelque temps, on admire les images de la campagne du Laos, de ces petits villages, et le contraste établi par Jamie M. Dagg avec la modernité des autoroutes et des grandes villes, on sait, dès le départ, que le tout finira bien. Même principe pour les scènes avec les policiers. Le fait de voir les démêlés d’un Occidental avec la justice à l’étranger ne manque pas d’intérêt, mais Rivière n’est en rien un suspense psychologique. Pas d’étude de personnages, même sommaire, à la Brokedown Palace (film de 1997 avec Claire Danes et Kate Beckinsale dans le rôle de deux Américaines emprisonnées en Thaïlande, car faussement accusées de trafic de drogue). Quant à la fin, elle sombre dans le cliché le plus banal.