Le Journal de Montreal - Weekend
UNE ROCKEUSE qui a le français à coeur
Même si elle était évidemment déçue qu’aucun fauteuil ne se soit retourné devant elle, Mélissa Ouimet n’a pas baissé les bras. Dans les mois suivant sa trop brève participation à La Voix, elle s’est mise à l’ouvrage.
Résultat: pendant que plusieurs des candidats de sa cohorte de La Voix ont sombré dans l’oubli, elle sortira son premier album, qui porte son nom, vendredi prochain. Une douce revanche?
«J’espère qu’ils vont l’écouter et aimer ça», dit-elle en éclatant de rire. «Mais je ne suis pas fâchée ni rancunière. Au contraire, mon expérience peut aider des gens qui vont aller à La Voix et pour lesquels les coachs ne se retourneront pas. Si je peux être un exemple de persévérance, ce sera mission accomplie pour moi.»
L’INTENSITÉ DU ROCK
À 30 ans, la native de Saint-Albert, près d’Ottawa, n’est pas une nouvelle venue dans le milieu de la musique. Membre des Porn Flakes, elle a chanté principalement dans des événements corporatifs avant de tenter de percer comme artiste solo.
Après La Voix, Mélissa Ouimet a fait équipe avec le réalisateur Gautier Marinof (Marc Dupré, Jérôme Couture) ainsi que quelques amis et collaborateurs pour créer et enregistrer les onze pièces d’un album éponyme qui nous fait découvrir une rockeuse dans l’âme.
«Quand j’étais petite, j’écoutais du gros rock. Metallica était très présent. Ça fait partie de moi. Le rock, c’est quelque chose de vrai et intense. Ça me représente bien», lance celle qui fait aussi partie de l’écurie de Mike Gauthier et Geneviève Gélineau (gérance) et qui a été repêchée par l’étiquette Musicor.
LE COMBAT POUR LE FRANÇAIS
Comme les Marjo et Marie-Mai avant elle, Mélissa Ouimet a décidé que son rock, elle le chanterait en français. En tant que francophone née en Ontario, c’était important pour elle, dit la chanteuse qui suit ainsi les traces de Damien Robitaille et Véronic DiCaire, notamment.
«Je sais que les jeunes écoutent beaucoup de musique anglophone. Alors, je me donne comme mission d’essayer de les ramener et leur montrer que ça peut être cool d’écouter de la musique en français. Je donne des ateliers dans les écoles et je leur parle souvent de la musique francophone, je leur fais découvrir des artistes.»
En tant que Franco-Ontarienne, Mélissa Ouimet affirme d’ailleurs être très consciente de la fragilité de la place du français au Canada. D’où son obstination à se faire répondre en français quand elle va à Ottawa. Il faut se battre, argumente-t-elle. «Des fois, mes amis me trouvent intense, mais je n’ai pas le choix», s’esclaffe la chanteuse.