Le Journal de Montreal - Weekend
Sur les traces de JULIE ANDREWS
À pareille date l’année dernière, Joëlle Lanctôt s’apprêtait à fouler pour la première fois les planches du Théâtre St-Denis avec Grease. Après avoir campé le rôle (secondaire) de Rizzo, elle se retrouve aujourd’hui au premier plan avec le personnage-titre de Mary Poppins. «Tout tombe à point dans ma vie en ce moment», atteste-t-elle.
Elle a beau être prête, la pression se fait tout de même sentir pour la nouvelle Mary Poppins, à quelques jours du premier lever de rideau. Nerveuse, Joëlle Lanctôt? «Je suis dans le déni. Je n’ai pas le choix», lance-t-elle en riant de bon coeur. «Même si je suis très présente sur scène, l’histoire dépasse largement le personnage de Mary Poppins. Alors, ce n’est pas vrai que tout le spectacle repose sur mes épaules. L’important pour moi, c’est d’avoir du plaisir à travers tout ça», poursuitelle, plus sérieusement. Déjà, le personnage semble s’être profondément immiscé dans son être. Vêtue du célébrissime et emblématique costume bleu, Joëlle Lanctôt s’approprie infiniment plus le personnage que lorsque Le Journal l’a rencontrée en novembre dernier, à l’époque où la distribution a été annoncée.
ENTRAÎNEMENTS INTENSIFS
Pour y arriver, les derniers mois ont été ponctués d’entraînements soutenus, réguliers et rigoureux. Joëlle Lanctôt est désormais fin prête à prendre son envol (littéralement) lorsque viendra la première représentation. Car après tout, une des caractéristiques principales de Mary Poppins est sa propension à s’envoler haut dans les airs.
Pour ce faire, la jeune femme porte sous tous ses habits un harnais («beaucoup moins inconfortable qu’anticipé», nous souffle-t-elle), qui l’aidera à se propulser à plusieurs mètres de hauteur.
UN PERSONNAGE «BIEN DÉFINI»
Joëlle Lanctôt suit donc ainsi les célèbres traces de Julie Andrews, révélée dans l’oeuvre de Walt Disney en 1964. Bien qu’elle ait revu le film quand elle préparait son audition l’an dernier, la jeune comédienne et chanteuse a préféré ne pas y jeter un nouvel oeil après avoir décroché le rôle.
«Je n’avais pas envie de copier ce qu’elle avait fait. De toute façon, il n’y a pas 45 000 façons de jouer Mary Poppins. C’est à la base un personnage bien défini, alors on n’a pas beaucoup de latitude. On doit suivre une fine ligne afin de ne pas être complètement dans le champ», explique-t-elle.
La comédienne et chanteuse est reconnaissante d’avoir pu passer l’été dernier à s’accoutumer à une scène et à une production d’envergure, mais dans un rôle moins central, en jouant dans Grease, où elle donnait la réplique, entre autres, à Annie Villeneuve et à Philippe Touzel.
«Ça a été toute une expérience, en coulisses, le soir de la première représentation. Avant que le rideau se lève, j’avais l’impression d’être au Centre Bell avant un match de hockey, tellement le bourdonnement dans la salle était intense. C’est quelque chose que la plupart d’entre nous n’avaient jamais vécu avant. Et ça prend quelque temps pour s’y habituer, pour apprendre à composer avec ça. Mais là, aujourd’hui, je sais quoi faire. Je suis prête», explique-t-elle.