Le Journal de Montreal - Weekend
DES NOUVELLES DE MARIE-JOSEE CROZE
Le hasard fait parfois bien les choses. Plutôt discrète sur nos écrans depuis la sortie du dernier film de Denys Arcand (Le règne de la beauté) il y a deux ans, Marie-Josée Croze tient la vedette de deux films qui prendront l’affiche au Québec d’ici la fi
On pourra ainsi voir l’actrice québécoise aux côtés de Daniel Auteuil dans le thriller judiciaire français Au nom de ma fille (en salles le 17 juin), avant de la retrouver une semaine plus tard dans le drame finlandais 2 nuits jusqu’au matin, un film qui avait été bien accueilli l’an passé au Festival des films du monde de Montréal.
«Ce sont deux films que j’aime beaucoup et c’est très chouette qu’ils sortent à une semaine d’intervalle parce qu’ils sont très différents l’un de l’autre, déclare Marie-Josée Croze, jointe plus tôt cette semaine à Paris, où elle habite depuis maintenant une douzaine d’années.
«Ce sont deux personnages qui ne se ressemblent pas du tout et des types de cinéma totalement différents. En tant qu’actrice, c’était très intéressant de se plonger dans des univers aussi différents en si peu de temps. Car les deux films ont été tournés l’un à la suite de l’autre.»
Réalisé par Vincent Garenq (Présumé Coupable), Au nom de ma fille s’inspire de l’affaire Bamberski, un fait divers qui a fait couler beaucoup d’encre en France et en Allemagne de 1982 à 2012. Le film relate le combat judiciaire qu’a mené pendant plus de 30 ans un homme, André Bamberski, pour faire accuser un médecin allemand qu’il croit être l’assassin de sa fille Kalinka, retrouvée morte dans des conditions mystérieuses à l’âge de 14 ans.
Marie-Josée Croze joue le rôle de la mère de Kalinka, qui vivait avec le médecin allemand au moment du drame.
«Je ne connaissais pas cette histoire parce que c’est un fait divers qui s’est produit avant que j’arrive en France, explique l’actrice de 46 ans.
«J’ai lu le scénario en sachant que c’est une histoire vraie et ça m’a fascinée. Bamberski s’est battu pendant trente ans pour que justice soit rendue. Peu de gens le suivaient dans son délire.
«Le personnage que je joue dans le film est plus complexe. Elle a un côté insaisissable parce qu’on la regarde à travers les yeux de Bamberski et qu’on ne comprend pas pourquoi elle est restée aux côtés du médecin allemand. Mais dans le fond, elle était aussi une victime. Elle a été aveuglée pas son amour. Et elle a vécu dans le déni pendant longtemps.»
RENCONTRE INATTENDUE
Si Marie-Josée Croze a été fascinée par cette histoire vraie, c’est pour des raisons totalement différentes qu’elle a voulu jouer dans le film 2 nuits avant le matin (2 Nights Till Morning), du réalisateur finlandais Mikko Kuparinen.
La Québécoise y joue une architecte française (Croze) qui, au cours d’un voyage d’affaires en Lituanie, fait la rencontre d’un DJ finlandais dans le bar de son hôtel. Malgré la barrière de la langue, ils passeront deux nuits ensemble.
«C’est une histoire toute simple, mais j’ai été charmée par le réalisateur, dont c’est le premier long métrage. Il m’avait montré un court métrage qu’il avait fait et qui avait gagné des prix dans des festivals. C’est un jeune passionné de cinéma qui a une approche intéressante. Un premier film, c’est toujours un pari parce qu’on ne sait jamais ce que ça va donner. Mais j’aimais beaucoup son esprit.
«Le film est très centré sur mon personnage et ce n’est pas tous les jours qu’on a accès à de beaux personnages de femme comme ça. Personnage très creusé avec beaucoup de nuances. Je trouve que le film fonctionne plutôt bien.»