Le Journal de Montreal - Weekend
L’INDÉPENDANCE DE GRETA GERWIG
Elle s’appelle Maggie (Greta Gerwig). Célibataire, elle décide tout de même d’avoir un enfant. Voilà ce qu’elle raconte à son ami Tony (Bill Hader), mari de Felicia (Maya Rudolph), parents d’un enfant.
L’homme qu’elle a choisi comme géniteur, c’est Guy (Travis Fimmel, l’interprète de Ragnar dans Vikings), ancien confrère d’université, une bolle en mathématiques, aujourd’hui à la tête d’une entreprise… de cornichons!
Mais voilà que la vie a une manière bien à elle de chambouler les plans très carrés de Maggie. Alors même qu’elle prend la décision de tomber enceinte, elle commence à fraterniser – en tout bien tout honneur – avec John (Ethan Hawke), nouveau professeur de l’université new-yorkaise où elle travaille, marié à Georgette (Julianne Moore), une femme que tout le monde trouve désagréable. Les collègues se rapprochent et tombent amoureux l’un de l’autre. Le don de Guy est alors oublié.
Nous retrouvons le tandem trois ans plus tard. John et Maggie ont eu Lily (Ida Rohatyn), John a divorcé de Georgette… et Maggie a encore droit à un tour du destin. C’est qu’elle n’est plus amoureuse de John. Que faire donc, sinon que de concevoir un plan machiavélique pour pousser à nouveau son conjoint dans les bras de son ex?
HUMOUR ET PERSONNAGES ATYPIQUES
Avec des dialogues new-yorkais (mélangeant humour absurde, cynisme et grandes envolées intellectuelles), la scénariste et réalisatrice Rebecca Miller donne dans le léger. Parce qu’elle a voulu 65trrttt54rfaire dans la comédie, Maggie’s Plan est donc tout le contraire de son long métrage précédent, The Private Lives of Pippa Lee. Cette nouvelle oeuvre est légère et amusante, sans message profond, si ce n’est de réaliser que la vie est faite de hasards.
Soutenu par des acteurs en pleine forme, Maggie’s Plan vaut le détour pour ses personnages atypiques, mais auxquels tout le monde ressemble. Greta Gerwig est parfaite en Maggie, jeune femme élevée par une mère quaker dont le père a quitté le domicile familial lorsqu’elle avait cinq ans, Ethan Hawke joue toujours aussi bien les hommes torturés et Julianne Moore resplendit dans ce rôle d’intellectuelle danoise expatriée aux États-Unis.
Peut-on reprocher à Rebecca Miller son manque d’audace? Malgré la folie du plan de Maggie pour réunir John et Georgette – je vous laisse le découvrir – le film demeure convenu et suit la recette prévisible des comédies romantiques. Les performances de l’ensemble de la distribution suffisent-elles à l’achat d’une projection en salle? Pas sûre…