Le Journal de Montreal - Weekend

VIVEZ L’APOCALYPSE

Alors que la nuit tombe sur la campagne de Trois-Rivières, un grognement rauque provenant de la forêt vous glace le sang. Vous repérez du mouvement dans les buissons. Trop tard pour fuir : une horde de morts-vivants vous a choisi comme plat de résistance.

- David Riendeau Collaborat­ion spéciale

Nombre de participan­ts par scénario: 200

fusil à fléchettes «Nurf», souliers de course, sac à dos, gourde d’eau

∫ film vidéo

Shawn of the Dead, jeu Left 4 Dead, Guide de survie en territoire zombie.

livre

«Si un film d’horreur peut susciter la peur, pourquoi pas un jeu», propose Éric-Paul Parent, organisate­ur de l’activité «Épisode Zombi». Quiconque a vu un épisode de la série américaine The Walking Dead s’est demandé une fois comment il réagirait dans une situation pareille. «Quand les contaminés te courent après en poussant des hurlements, tes sens y croient. Les participan­ts réagissent de façon très différente. Certains ont une réaction de peur, d’autres se révéleront héroïques.» La prémisse de l’activité «Épisode Zombi» est simple. Dans un avenir pas si lointain, un virus a transformé les cadavres en monstres affamés de chair humaine. Les participan­ts incarnent des civils, des militaires et des scientifiq­ues qui luttent pour leur survie. Les maigres ressources sont âprement disputées par les différente­s factions qui se livrent une compétitio­n impitoyabl­e. Alliances et complots se tissent à mesure qu’avance l’intrigue, mais les joueurs doivent faire vite, car les contaminés rôdent sans relâche. Les participan­ts utilisent des fusils à fléchettes et des armes de mousse pour se défendre des contaminés, joués par des «immerseurs» costumés et maquillés. Amatrice de films d’épouvante, Catherine Desjardins prend un malin plaisir à se déguiser en cannibale ambulante. «L’activité permet de lâcher mon fou. J’ai le droit de courir et de crier après le monde, confie en riant la jeune femme dont la chevelure blonde et le costume de meneuse de claque contrasten­t avec la figure barbouillé­e de faux sang. Les mêmes gens reviennent souvent à l’activité et on finit par devenir une grande famille.»

JOUER EN DEHORS DES SENTIERS BATTUS

La compagnie Hérole organise ce type d’activités tous les deux mois depuis 2011. La plupart du temps, les scénarios se déroulent dans des écoles ou des cégeps afin de susciter un sentiment de confinemen­t chez les participan­ts. «Auparavant, je travaillai­s dans l’univers des grandeurs nature médiévaux, mais cela impliquait un grand nombre de costumes et des règlements compliqués, raconte Éric-Paul Parent. Nous avons voulu créer une activité qui s’adresse à un large public. L’idée est d’offrir une alternativ­e aux gens. Veulent-ils sortir au cinéma ou veulent-ils jouer dans leur propre film?»

Ainsi, les participan­ts peuvent conserver leur propre nom ou encore incarner un personnage, comme Julien Turcotte, costumé en scout pour l’occasion. «À la base, je suis un amateur d’improvisat­ion, mais je cherchais une activité qui sortait des sentiers battus. Quand j’écoute un film d’horreur, je ne peux pas me mettre dans la peau d’un personnage, tandis qu’ici, j’incarne l’un des acteurs.» Voir: episodezom­bi.com pour les détails.

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