Le Journal de Montreal - Weekend

MES EXCUSES AUX FANS DES RED HOT CHILI PEPPERS

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J’écris cette chronique en m’inclinant bien bas devant vous.

Après des années à me demander ce que vous voyez dans ce projet au succès inexplicab­le depuis la fin de l’année 1999, je comprends aujourd’hui que la musique de ces piments n’est pas pour vous qu’une trame sonore pour consommer des drogues douces ou encore une excuse pour vous balader sans t-shirt dans les Osheaga de ce monde. Oh non. Avec The Getaway, Anthony Kiedis et sa bande redorent finalement le blason du quatuor.

DONNEZ-MOI DU DANGER!

Après s’être distingué en fusionnant – tant bien que mal – punk et funk puis en livrant des vidéoclips à l’imagerie éclatée, Red Hot Chili Peppers renoue avec le danger en retirant le volant des mains de Rick Rubin – qui collabore avec le collectif depuis Mother’s Milk (1989) – puis en recrutant Danger Mouse, un autre producteur émérite qui a autant épaulé Adele que The Black Keys par le passé.

FUNK ROCK «INTELLO»?

En résulte une oeuvre pop rock funk, certes, mais aussi un disque plus posé, voire plus cérébral pour les Red Hot Chili Peppers (et c’est sûrement la première fois que le nom du groupe est accolé à ces adjectifs dans une même phrase). À noter également: une tangente plus soul (The Longest Wave en témoigne) et sensuelle (l’extrait Dark Necessitie­s, dévoilé en mai dernier, le démontrait déjà d’ailleurs) qui n’est pas sans rappeler l’approche à la pop raffiné de Broken Bells, un énième projet de Danger Mouse.

ET LES FANS LÀ-DEDANS?

The Getaway pourrait décevoir certains purs et durs (surtout ceux qui tiennent mordicus à être en bedaine en public), mais pourrait servir de nouveau point

pour2 d’embarqueme­nt les mélomanes désirant se réconcilie­r avec cette formation culte.

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