Le Journal de Montreal - Weekend
Rare voyage dans l’univers de LUDOVICO EINAUDI
Angèle Dubeau a remporté beaucoup de succès avec Ludovico Einaudi : Portrait, album sur lequel elle rend hommage à un musicien qu’elle qualifie de «champion mélodiste». Après avoir été couronnée du Félix de l’album classique de l’année, après avoir battu
«Ce sera la dernière chance pour les gens d’entendre ce spectacle, puisque je me dirige ailleurs, pour la saison prochaine», a confirmé Angèle Dubeau au cours d’un entretien avec Le Journal.
Même si la musique d’Einaudi continuera de faire partie de la vie de la violoniste (elle interprétera certaines de ses oeuvres au cours de ses différents programmes), les concerts donnés dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal, les 30 juin, 1er et 2 juillet, représentent une occasion unique, pour le public, d’assister à une prestation entièrement dédiée au pianiste italien.
«Nous n’avons présenté ce concert qu’une seule fois, à la Maison symphonique. J’en ai tellement entendu parler. En fait, les gens m’en parlent encore, a-telle affirmé. Je crois que c’est parce que c’est une musique qui nous interpelle, qui réussit à nous faire faire un voyage introspectif (...) C’est une musique porteuse de lumière et porteuse d’espoir. C’est pour toutes ces raisons que j’aime dire que c’est une musique qui fait du bien.»
UNE ÉVIDENCE
Ce n’est pas la première fois qu’Angèle Dubeau consacre un album entier à l’oeuvre d’un compositeur contemporain qu’elle admire. En plus d’Einaudi, Philip Glass, Arvo Pärt et John Adams ont
également été réinterprétés par la musicienne. «Quand j’ai découvert l’oeuvre d’Enaudi, j’ai tout de suite su qu’il fallait que je revisite la chose avec mon violon. Sa musique était tellement “violonistique”, presque chantée. J’avais la profonde conviction que j’avais des choses à dire par rapport à cette musique-là.»
Rapidement, Angèle Dubeau a su qu’elle avait eu une «meilleure bonne idée», comme disait sa fille lorsqu’elle était enfant, en s’attaquant à l’oeuvre d’Einaudi.
«Sa musique m’habite encore. J’ai tellement de plaisir à la jouer. Les musiciennes de La Pietà, après le concert de la Maison symphonique, m’ont également demandé pourquoi nous n’allions pas refaire ce programme plus souvent, a-telle rapporté. C’est pour cette raison que je peux dire que nous avons toutes vraiment hâte de revivre cette belle expérience (...) Ce sera un beau rendezvous. Ce n’est pas mon genre de lancer les fleurs avant, mais comme j’ai déjà vécu l’expérience, je peux dire que c’est un beau moment à vivre.»
NOUVEL ALBUM
Angèle Dubeau accumule les idées de programmes et d’albums. Nous n’étions donc pas surpris lorsqu’elle nous a confié, à la fin mai, qu’elle consacrerait son mois de juin à l’enregistrement de son 40e opus en carrière.
Discrète (elle a tout de même confirmé qu’il s’agissait d’un album double qui sera lancé à l’automne), la musicienne s’est plutôt ouverte au sujet d’un autre de ses projets, un enregistrement mettant en lumière l’oeuvre de Jonny Greenwood, membre du groupe Radiohead.
«Jonny Greenwood a une formation classique, à la base. C’est un altiste qui a étudié les ondes Martenot, ce qui est très rare, a-t-elle expliqué. Je suis entrée en communication avec lui il y a longtemps. Pour l’instant, j’ai 40 minutes de musique, mais il m’en manque encore un peu pour pouvoir faire un portrait complet.»
L’artiste, qui se fait un devoir de proposer des relectures «intéressantes» des oeuvres des compositeurs à qui elle rend hommage, reste donc à l’affût afin de trouver les bonnes pièces pour compléter son projet.
«Jonny Greewood est un compositeur très prolifique. Chaque fois qu’il sort quelque chose, je l’écoute et je l’ajoute à mon catalogue, s’il y a lieu. Un jour, j’aurai assez de matériel pour lancer un album complet.» Angèle Dubeau se produira au Théâtre du Nouveau Monde les 30 juin, 1er et 2 juillet. Plus de détails au montrealjazzfest.com.