Le Journal de Montreal - Weekend

L’IMAGINAIRE AU SERVICE DE LA VIE…

-

Le long métrage suit un gentil géant (Mark Rylance), qui, parce qu’il ne mange pas les enfants au contraire des autres géants, est un être solitaire. En parcourant les rues de Londres un soir, à la nuit tombée, il voit Sophie (Ruby Barnhill), qu’il enlève afin qu’elle ne révèle pas son existence au monde entier. Mais la petite orpheline et le bon gros géant deviennent amis.

«Avec Le bon gros géant, je suis revenu à quelque chose que j’ai toujours aimé faire, c’est-à-dire de raconter des histoires imaginaire­s. Quand je réalise des longs métrages historique­s, l’imaginaire doit être mis de côté afin de m’assurer de la justesse des faits.

La seule marge de manoeuvre imaginativ­e dont je dispose est d’aller chercher la prestation la plus juste ou l’angle de caméra le plus pertinent. Mais ici, je n’avais plus aucune barrière. Je me suis senti libéré, j’ai eu l’impression que je pouvais me laisser aller. Cela a fait remonter en moi des sentiments que j’avais éprouvés, alors que je n’étais qu’un tout jeune réalisateu­r», a indiqué Steven Spielberg au parterre de journalist­es qui assistaien­t à la conférence de presse de son film au Festival de Cannes, Le bon gros

géant y étant présenté hors compétitio­n. Collaboran­t étroitemen­t avec les ayants droit de la famille Dahl et utilisant un scénario écrit par Melissa Mathison, son amie, auteure d’E.T., l’extraterre­stre et décédée l’an dernier, il a plongé dans ce conte fantastiqu­e pour enfants.

C’est la relation d’amitié extraordin­aire entre deux êtres que tout sépare qui est allée droit au coeur de Spielberg, qui a lu le roman de Roald Dahl à presque tous ses sept enfants.

«L’histoire m’a spontanéme­nt séduit […] et je crois d’ailleurs que Le bon gros géant est le film que j’ai réalisé qui est le plus proche d’une histoire d’amour», a-t-il commenté.

Spielberg, roi du box-office, ne sent jamais la pression de la rentrée d’argent à tout prix, surtout pas avec Le bon gros géant, même si le long métrage a mis une bonne décennie avant de voir le jour. «La réalisatio­n, c’est mon travail. Un travail exigeant, dur, fascinant, motivant, que j’adore et que je compte bien faire jusqu’à la fin de ma vie!», a-til lancé.

Si Le bon gros géant est d’abord un conte, le cinéaste y voit également une manière de toucher l’ensemble des cinéphiles, quelle que soit leur origine, leur culture ou leur langue. «Le rêve hollywoodi­en ultime serait de pouvoir toucher le plus de personnes possible avec une oeuvre. Tout film est orphelin avant d’être adopté par quelqu’un. […] Ce long métrage met en lumière des sentiments auxquels tout le monde peut s’identifier sans aucune barrière de langue, pourvu que chaque pays trouve la bonne manière de traduire les mots qu’a inventés Roald Dahl! [Rires]»

De fait, Spielberg n’a pas hésité à affirmer que ses «rêves font partie intégrante du processus de création et du travail.» Le cinéaste qui a donné vie à des personnage­s de la culture populaire connus dans le monde entier, d’E.T. à Indiana Jones, n’a rien perdu de sa candeur d’enfant et croit dur comme fer à la puissance de la magie.

«Quand le monde va de mal en pis, il devient indispensa­ble de croire de plus en plus en la magie. C’est cette magie qui nous donnera de l’espoir et cet espoir nous permettra d’être proactifs à un moment où le monde n’a jamais eu autant besoin de nous et de notre aide.» Le bon gros géant émeut petits et grands cinéphiles dès le 1er juillet.

Newspapers in French

Newspapers from Canada