Le Journal de Montreal - Weekend
UN PETIT BIJOU
Ma mère Le talentueux cinéaste italien Nanni Moretti a encore une fois tapé dans le mille avec son plus récent film, Ma mère, une brillante et émouvante comédie dramatique sur le deuil.
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D’un film à l’autre, Nanni Moretti continue de nous surprendre avec la justesse de son ton et la finesse des personnages qu’il met en scène.
Après avoir raconté avec humour et tact l’histoire d’un pape en remise en question existentielle dans son film précédent – l’excellent Habemus Papam –, le cinéaste italien a choisi cette fois de se pencher sur un sujet autrement délicat: le deuil. Ma mère (Mia Madre) met donc en scène une cinéaste italienne (merveilleuse Margherita Buy) qui, alors qu’elle vient de se lancer dans le tournage de son prochain film, tente du mieux qu’elle peut de s’occuper de sa mère gravement malade (Giulia Lazzarini).
Consciente que les jours de sa mère sont comptés, elle se retrouve à devoir gérer son plateau de tournage et particulièrement les sautes d’humeur de la vedette de son film, un acteur américain (hilarant
Film de Nanni Moretti.
John Turturro) qui a du mal à mémoriser ses textes.
AU SOMMET DE SON ART
Présenté l’an passé en compétition au Festival de Cannes – où il a été injustement ignoré par le jury – Ma mère est un petit bijou de film qui nous chavire autant qu’il nous amuse. S’inspirant librement de la mort de sa mère, Nanni Moretti explore les thèmes de la maladie et du deuil avec un mélange habile de tendresse, de sensibilité et d’humanisme.
Le réalisateur italien expose aussi avec humour ses propres tourments à travers la cinéaste de son film qui doit continuellement se remettre en question sur son plateau de tournage particulièrement bordélique.
Magnifiquement écrit et superbement joué, le film va droit au coeur. Pas de doute, c’est un Nanni Moretti au sommet de son art qu’on retrouve avec Ma mère.