Le Journal de Montreal - Weekend
Le célèbre espion reprend du service
Depuis près de 10 ans, Jason Bourne (Matt Damon) est absent des écrans. Son grand retour, orchestré par le cinéaste Paul Greengrass, se déroule dans un monde contemporain où règnent en maîtres surveillance électronique et affrontements virtuels. Bienvenue
Matt Damon n’en fait aucun mystère; le personnage de Jason Bourne lui a conféré une liberté professionnelle que peu d’acteurs peuvent se vanter d’avoir. «Ça a été un rôle primordial dans ma vie et ma carrière, a confié l’acteur de 45 ans, marié et père de quatre enfants, en marge de la conférence de presse de présentation du film. Jason Bourne m’a permis d’accepter d’autres rôles avec témérité, parce que je bénéficiais toujours de la sécurité d’un film d’espionnage. J’ai donc eu la possibilité de choisir mes rôles sans me poser les mêmes questions que bon nombre de mes confrères sur le succès du film au box-office et la réception des cinéphiles. Jason Bourne a donc été un rôle très important pour moi, et ce, dans bien des domaines.»
«Je suis donc immensément redevable à Doug Liman de m’avoir choisi pour incarner Jason Bourne. Je serai toujours associé à ce rôle, quels que soient les autres personnages que je choisis d’interpréter. Oui, le fait d’avoir été Jason Bourne pendant autant de longs métrages est quelque chose qui va me suivre toute ma vie. Mais j’aime Jason Bourne et cela ne me dérange pas du tout», a ajouté celui qui avait déclaré, sans mettre de gants, qu’il ne se remettrait pas dans la peau de l’espion sans le réalisateur Paul Greengrass.
UNE INTRIGUE LONGUE À VOIR LE JOUR…
Tant Matt Damon que Paul Greengrass ont une affection particulière pour le personnage iconique de Jason Bourne. Impossible de porter une nouvelle aventure au grand écran sans que les deux hommes aient le sentiment que l’histoire racontée apporterait quelque chose de nouveau.
«Nous avons eu la tentation de mettre la charrue avant les boeufs en annonçant un nouvel opus avant même d’avoir un bon scénario. Mais nous avons choisi d’attendre que la situation mondiale change un peu pour avoir une histoire qui se tient», a indiqué Matt Damon.
«Paul et moi parlions constamment de ce que nous avions envie de faire – nous avons d’ailleurs fait un autre film pendant ce temps – et chaque mois, nous avions une conversation sérieuse à propos de Bourne, mais les choses n’ont pas évolué jusqu’à il y a environ deux ans.»
«Bourne se retrouve plongé dans une cyber guerre. Ce type de conflit est quelque chose auquel nous sommes sensibilisés, ne serait-ce qu’avec ce qui se passe dans le domaine de la technologie actuelle. Les gens se posent des questions sur les libertés individuelles, la surveillance dont ils font l’objet, sur leur vie numérique, et Bourne se retrouve dans ce monde très actuel», de souligner l’acteur, également producteur de Jason Bourne.
«Pour l’ensemble de la franchise, les acteurs embauchés ont toujours été excellents. Il suffit de penser à Joan Allen, à Brian Cox ou à Chris Cooper! Et cette fois-ci, nous avons Alicia Vikander et Tommy Lee Jones, deux grands acteurs. Alicia apporte un élément de jeunesse au film et Tommy Lee est une légende!»
Lorsque Jason Bourne s’amorce, l’espion se trouve à la frontière entre la Grèce et la Macédoine et il n’est toujours pas en paix avec lui-même, un élément qui sert de point de départ à l’intrigue puisqu’il sera confronté à une organisation liée à son passé, spéciali-
sée en terreur, en technologie et en soulèvements de toutes sortes.
Il retrouve Nicky Parsons (Julia Stiles), l’agente qui l’a toujours aidé et en qui il a une entière confiance. Mais, parmi les nouveaux venus, Robert Dewey, le directeur de la CIA est désormais incarné par Tommy Lee Jones, un homme qui, selon l’acteur, «veut absolument un accès à tous les ordinateurs du monde entier et à toutes les communications échangées sur la planète.»
Quant à Alicia Vikander, elle prête ses traits à Heather Lee, pirate informatique parfaitement à l’aise dans ce monde virtuel. C’est elle qui promet à Dewey de lui ramener Bourne et Parsons. Parmi les autres acteurs à l’affiche de ce thriller, il y a Riz Ahmed et Vincent Cassel.
L’ATTRAIT DE BOURNE
Ravi de revenir dans un nouveau film consacré à l’espion inventé par Robert Ludlum, Paul Greengrass a expliqué ce que les cinéphiles continuent d’aimer dans ce héros hors du commun.
«C’est une franchise qui a une signification particulière pour moi. Les films de Bourne sont des longs métrages qui s’adressent à un très large public. En même temps, c’est un personnage unique. Jason Bourne n’est pas un superhéros, il ne porte pas de masque ou de cape. Au fond, c’est un homme ordinaire. Quand les spectateurs le voient, ils peuvent très bien imaginer comment ils réagiraient en pareille situation. Quand on voit Bourne penser à ce qu’il va faire, imaginer sa stratégie et la mettre en place, c’est évidemment excitant. Mais ce n’est pas ce qui plaît le plus. À mon sens, c’est sa vulnérabilité, son humanité et le fait qu’il est perdu, seul et terriblement vulnérable.»