Le Journal de Montreal - Weekend
La passion de Marc-André Grondin
Quand Marc-André Grondin est passionné par quelque chose, ça s’entend. Son débit de paroles s’accélère, entre autres choses. En entrevue téléphonique au Journal, l’acteur augmente la cadence pour parler non seulement de L’imposteur, la nouvelle série d’A
Envoyé aux Prédateurs de Nashville en retour de Shea Webber, le hockeyeur de 27 ans manquera énormément au fidèle partisan du Tricolore, qui déplore «la vieille mentalité» du club. «C’est le pourquoi qui bogue, dit Grondin. C’est la façon de penser old school, très “hockey”: défense de faire un high five au goaler après un match, défense de faire un don de 10 millions $ aux enfants malades, parce que c’est dérangeant pour d’autres joueurs… Subban, c’était le meilleur ambassadeur du Canadien depuis Jean Béliveau. Et pour ce qui est de l’attitude, Subban représentait mieux Montréal que l’organisation du Canadien elle-même.»
Marc-André Grondin reconnaît les habiletés de Shea Webber, qu’il qualifie de «joueur hallucinant», mais son âge (30 ans) l’agace passablement.
«Ses plus belles années sont derrière lui, observe l’amateur de hockey. Ça va aller pendant les trois prochaines années, on peut même gagner une Coupe Stanley, mais après, non. Je trouve ça plate que (Marc) Bergevin se foute un peu de l’équipe et préfère rentabiliser son passage au détriment du futur du club. Bergevin ne veut pas bâtir une franchise pour l’avenir. Il veut avoir des résultats maintenant.»
ACCRO AU SCÉNARIO
Très déçu du départ de P.K. Subban, Marc-André Grondin a heureusement retrouvé le sourire pendant le tournage de L’imposteur, qui s’est terminé plus tôt cette semaine à Montréal. Dans cette série de suspense réalisée par Yan Lanouette Turgeon (Unité 9, Roche papier ciseaux), Grondin campe un exdétenu paumé qui mène une vie misérable jusqu’au jour où – venant de nulle part – un événement sordide lui permet d’entamer une double vie en changeant d’identité.
De son propre aveu, la vedette des films L’affaire Dumont, C.R.A.Z.Y. et 5150, rue des Ormes démontrait peu d’enthousiasme au début du projet. «Pour être honnête, j’étais un peu négatif. Une série de TVA, ce n’est pas le genre de truc qui m’accroche généralement. Je suis plus du type Netflix, qui regarde des trucs européens et américains qui gardent le téléspectateur en haleine jusqu’au bout, des trucs que t’as envie de binge watcher... Je trouve qu’au Québec, il y a beaucoup de téléroman filmés en style série. C’est moins prenant, à mon avis.»
Son préjugé défavorable s’est envolé en fumée l’automne dernier, quand son gérant lui a envoyé le script des trois premiers épisodes du thriller psychologique alors qu’il était en plein tournage de Goon 2 à Toronto.
«Je pensais lire un épisode et faire: “Meh. Ce n’est pas pour moi.” Mais j’ai dévoré les trois premiers d’un coup! Le lendemain, j’appelais mon gérant pour savoir s’il pouvait m’envoyer l’épisode 4! Je voulais savoir ce qui arrivait ensuite!»
LA FOLIE DES TOURNAGES
Malgré le rythme frénétique des tournages de L’imposteur (une quinzaine de pages par jour), MarcAndré Grondin dit avoir eu beaucoup de plaisir au travail.
«Ça faisait longtemps que je n’avais pas eu autant de fun avec une équipe, confie le comédien. J’aimais les voir travailler. Je trouvais ça le fun de travailler avec eux, pis je trouve ça le fun qu’ils aient du plaisir à travailler avec moi. L’affaire la plus gratifiante après une journée de tournage, c’est quand le directeur photo te prend dans ses bras pour te remercier. Pas parce que t’as fait quelque chose d’exceptionnel, mais parce qu’on a tous passé une belle journée, malgré le stress et tout le reste. On était tous dans le même bateau. Il y avait ben d’la vague, mais on avait du fun parce qu’on se faisait confiance.»
De quoi oublier Subban. Entre deux prises, du moins. TVA présentera L’imposteur cet automne. Une deuxième saison doit être tournée au printemps prochain.
L’IMPOSTEUR