Le Journal de Montreal - Weekend
La quête des plus belles vagues du monde
Heureux qui comme Benjamin Rochette a fait un long voyage. Le créateur de la webtélé OuiSurf a créé l’emploi de ses rêves en partant à la recherche des plus belles vagues du monde. Le sportif livre quelques-uns de ses souvenirs de voyage et partage sa phi
Peu d’entre nous ont un travail qui nous envoie une semaine sur les plages du Maroc et la suivante à Hawaï. Pour Benjamin Rochette, qui cumule les destinations exotiques depuis dix ans, vivre entre ses deux valises constitue la norme. «Le surf est un prétexte pour voyager et découvrir de nouvelles cultures», résume au bout du fil le sympathique animateur de la webtélé OuiSurf.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore cette webtélé, OuiSurf s’est imposé comme ambassadeur de la culture surf au Québec. Dans ses capsules aux images à couper le souffle, Benjamin et ses collaborateurs présentent certaines des plus belles vagues de la planète, tout en prodiguant des conseils techniques. Après deux saisons au canal Évasion, le projet se concentrera de nouveau sur le web. «La logique voulait que l’on revienne à notre format initial. La formule de la webtélé est plus simple avec des capsules de 5 à 10 minutes, qui permet de rejoindre facilement notre public cible.»
TOURNAGE EN NOUVELLE-ZÉLANDE
Le surfeur revient d’ailleurs d’un tournage de deux semaines en Nouvelle-Zélande. «Nous étions huit chums à vivre un véritable road trip dans le nord du pays.» Le vidéaste Zacharie Turgeon et le photographe Éric Lamothe les ont accompagnés dans le cadre d’un programme de mentorat de la compagnie Axe. «Je tenais à leur faire vivre la réalité du terrain. Le fait de nous réveiller au bord de la plage avec pour décor les paysages épiques de la Nouvelle-Zélande, c’était magique, se remémore-t-il. Nous avons même rencontré un surfeur maori qui nous a montré les lieux secrets de sa culture. Le matériel de tournage est encore au montage, mais je sais que ce sera de très bonne qualité.»
Aussitôt arrivé, aussitôt reparti. Au moment où vous lirez ces lignes, Benjamin sera déjà sur les vagues au large des Mentawai, un groupe d’îles paradisiaques dans l’océan Indien. «Aller dans les Mentawai, c’est trouver le Saint-Graal des surfeurs», illustre-t-il. Les téméraires qui souhaitent atteindre cette région d’Indonésie doivent d’abord se rendre en avion à Jakarta depuis Amsterdam, pour ensuite prendre un vol national à Sumatra. De là, un bateau les mènera jusqu’à ce petit paradis des planchistes. Comptez quatre jours de trajet.
Se rendre dans un endroit aussi reculé est gratifiant pour lui, admet Benjamin Rochette. «Ça donne du piquant au voyage. Le trajet devient parfois aussi important que la destination. L’émission a été créée dans cet espritlà en présentant des sites de surf auxquels peuvent se mesurer des sportifs de niveau intermédiaire, à condition de se retrousser les manches.»
La quête pour la vague parfaite mène souvent à de belles rencontres avec les populations locales, loin des toutinclus et des boutiques de luxe. Quand Benjamin voyage, il recherche l’authenticité. «J’avais entendu parler d’un site de surf exceptionnel au Madagascar. Après deux vols d’avion et deux jours de 4X4 sur une route de terre battue, nous arrivons à Lavanono, un petit village à l’extrémité de l’île.» Les voyageurs ont eu l’impression de débarquer dans une autre époque. «Pour aller plus loin, il a fallu demander la permission au chef du village qui a ensuite récité une prière pour nous offrir sa bénédiction. Nous avons joué au soccer avec les enfants et nous avons assisté au rituel d’un sorcier… Cette journée-là, nous avons eu la mer à nous seuls.»
LE SURF COMME PHILOSOPHIE
Pourtant, rien ne destinait Benjamin Rochette à devenir un globe-trotteur. L’appel de la grande route se fait sentir alors qu’il a 25 ans. L’occasion de devenir partenaire dans un hôtel de surf au Salvador se présente à lui. Il restera dans ce pays d’Amérique centrale pendant trois ans. «C’est au Salvador que j’ai fait mes classes et que j’ai rencontré des voyageurs expérimentés. Ils m’ont donné le goût d’en savoir plus. Depuis ce temps, je vis de ma passion.»
Le pilote du projet OuiSurf ne se lasse pas de voyage avec sa planche sous le bras. «C’est une discipline difficile à maîtriser, car il y a toujours quelque chose à apprendre. Le surf interpelle la dimension physique, psychologique, scientifique et même spirituelle de la vie. C’est le surf qui m’a permis de trouver une place dans le monde.»