Le Journal de Montreal - Weekend

WOODY ALLEN se la coule douce…

Avec La Haute société, le prolifique cinéaste new-yorkais offre une comédie romantique légère et bien mignonne.

- Isabelle Hontebeyri­e

Woody Allen a pris l’habitude de nous offrir un film par année, et c’est toujours avec une certaine hâte qu’on voit arriver la date de sortie, savourant à l’avance sa manière unique de voir les relations humaines et le monde.

Le scénariste et réalisateu­r alterne entre drames existentie­ls (L’homme irrationne­l l’an dernier et Jasmine French en 2013) et comédies romantique­s (Magie au clair de lune en 2014), mélangeant parfois les deux comme dans son excellent Minuit à Paris en 2011. Avec La Haute société, c’est l’Amour avec un grand «A» qui occupe notre homme, plus précisémen­t des amours qu’il situe pendant les années 1930, à la fois sur la côte ouest et sur la côte est américaine­s.

Bobby Dorfman (Jesse Eisenberg) quitte la bijouterie familiale pour aller tenter sa chance à Hollywood. C’est que Phil (Steve Carell), son oncle, est agent d’acteurs, et le jeune homme entend bien lui demander un emploi. Afin de le familiaris­er avec la Cité des anges, Phil lui présente Vonnie (Kristen Stewart), sa secrétaire, afin qu’elle le guide à travers la ville. Elle est belle, charmante, intelligen­te et il n’en faut pas plus pour que Bobby tombe amoureux. Le hic, c’est que le coeur de la donzelle est pris ailleurs, une situation qui évoluera, mais qui se terminera mal pour notre héros. De retour à New York, le jeune homme trouvera un emploi grâce à son frère gangster (Corey Stoll) et rencontrer­a Veronica (Blake Lively).

AGRÉABLE ET LÉGER

Baigné dans l’ambiance du Hollywood de l’âge d’or et du New York de la prohibitio­n, La Haute société est un long métrage léger, pour ne pas dire facile. On sent Woody Allen désireux de continuer à raconter des histoires, mais sans avoir l’envie de réinventer quoi que ce soit. Sa créativité – bien modérée – s’exprime ici dans la forme, le long métrage suivant une kyrielle de personnage­s (dont les parents de Bobby interprété­s par Ken Stott et Jeannie Berlin) plutôt que de se concentrer uniquement sur le triangle – même quatuor – amoureux.

Le metteur en scène profite aussi de la période historique choisie pour lancer quelques pointes à l’industrie du cinéma, alors dominée par les studios. Les agents et producteur­s sont dépeints crûment comme des hommes d’affaires, peu soucieux de leurs stars et encore moins des films.

Même si La Haute société est loin de Jasmine French ou de Minuit à Paris pour ne citer qu’eux, le long métrage demeure néanmoins agréable et léger. Mais n’y cherchez rien d’autre.

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Jesse Eisenberg et Kristen Stewart.
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Woody Allen, lors du tournage.
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Corey Stoll et Paul Schneider

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