Le Journal de Montreal - Weekend
À LA RECHERCHE DE SOI
Premier long métrage du Canadien Stephen Dunn, Un monstre dans le placard est une chronique touchante sur un adolescent à la recherche de lui-même.
Oscar (enfant, il est incarné par Jack Fulton, puis, adolescent par Connor Jessup remarqué dans les séries télévisées Falling Skies et American Crime) a, petit, une vie heureuse et est surtout proche de son père (Aaron Abrams). Un jour, son monde s’écroule lorsque sa mère (Joanne Kelly) quitte le domicile familial. Le garçonnet est, de plus, témoin d’un acte homophobe d’une violence inouïe, un événement qui lui laissera des séquelles.
Adolescent, Oscar a pour meilleure amie Gemma (Sofia Banzhaf), adore son hamster, Buffy (la voix de l’animal est celle, reconnaissable entre toutes d’Isabella Rosselini) avec qui il a de longues conversations. Il rêve d’aller à New York étudier le maquillage pour le cinéma, sa passion, tandis qu’il se heurte constamment à son père, un homme que le départ de sa femme a rendu aigri et méchant.
Oscar a un petit boulot dans une quincaillerie et c’est là qu’il rencontre Wilder (Aliocha Schneider, vu au petit écran dans Les jeunes loups et au grand dans les deux Aurélie Laflamme dans lesquels il tient le rôle de Nicolas), suffisamment mystérieux et rebelle pour qu’il en tombe amoureux.
UNE OEUVRE QUI SE DÉMARQUE
Mélange habile et touchant d’éléments réels et imaginaires, Un monstre dans le placard est ce que les Américains appellent un «coming of age movie», c'està-dire un long métrage qui montre un jeune apprenant à devenir lui-même. Stephen Dunn, qui a expliqué s’être inspiré de sa propre histoire, parvient habilement à rendre intéressant un sujet maintes fois traité.
L’originalité de la mise en scène (le hamster parlant, par exemple, est un atout majeur), sa manière énergique de filmer Terre-Neuve et la subtilité des émotions montrées font de Un monstre dans le placard une oeuvre qui ne manque pas d’intérêt. Au Festival international du film de Toronto (TIFF), le film a d’ailleurs remporté le prix du meilleur film canadien, et est reparti avec plusieurs citations aux festivals Atlantic Film Festival, FilmOut San Diego, Melbourne Queer Film Festival et Miami Gay and Lesbian Film Festival pour ne citer qu’eux.