Le Journal de Montreal - Weekend

IL Y A 50 ANS, L’ALBUM REVOLVER

- Yves Leclerc Le Journal de Québec

Le 5 août 1966 au Royaume-Uni et trois jours plus tard au Canada et aux États-Unis, John Lennon, Paul McCartney, George Harrison et Ringo Starr lançaient un album qui allait révolution­ner la jeune histoire de la musique rock.

Septième album de studio des Beatles, Revolver fête ses 50 ans. Enregistré­e entre avril et juin aux studios EMI de Londres, cette collection de 14 chansons s’inscrivait dans un travail de recherche créative entrepris un an plus tôt avec Rubber Soul et qui allait se poursuivre avec Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band.

C’est sur cet album que l’on retrouve les Eleanor Rigby, Here, There and Everywhere, Yellow Submarine et Tomorrow Never Knows.

Spécialist­e des Beatles et «fan» depuis toujours, Gilles Valiquette n’hésite pas à qualifier Revolver de disque marquant dans l’histoire du quatuor britanniqu­e et dans l’histoire de la musique populaire en général.

«1966 est une année charnière dans la chanson pop anglophone. C’est une année où on remarque que la qualité des chansons a monté d’un cran, tout comme la qualité des chanteurs. C’est aussi une année où le travail de réalisatio­n de disques prend de l’ampleur et devient quelque chose d’important. Et cette effervesce­nce a contribué à brasser les choses. Un an plus tard, en 1967, l’album est devenu l’outil de communicat­ion par excellence de la nouvelle génération, déclassant le 45 tours. Revolver est un tremplin exceptionn­el», a-t-il expliqué, lors d’un entretien.

SORTIR DES CADRES ÉTABLIS

Revolver marque aussi un changement d’ingénieur de son pour les Beatles. Norman Smith, qui exécutait ce boulot avec le quatuor britanniqu­e, est devenu réalisateu­r chez EMI et il a été remplacé par Geoff Emerick, qui avait 19 ans.

«Geoff Emerick était prêt à tout pour plaire au groupe. Il était plus jeune, moins conservate­ur et il était intéressé à essayer de nouvelles choses et sortir des cadres établis. Ce que John Lennon appréciait beaucoup», a indiqué Gilles Valiquette.

Revolver a été classé le troisième meilleur album de tous les temps, dans un palmarès établi par le magazine Rolling Stone, derrière Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band et Pet Sounds des Beach Boys.

Gilles Valiquette avait 14 ans lorsque Revolver a été lancé. Eleanor Rigby, Tomorrow Never Knows, le solo de guitare de McCartney de Taxman et Here, There and Everywhere, qu’il qualifie de plus belle pièce écrite par les Beatles, sont ses pièces favorites de Revolver.

«Here, There and Everywhere aurait mérité d’être lancée en 45 tours. C’est une perle. C’est un diamant», a-t-il dit.

«UNE AUTRE PLANÈTE»

Gilles Valiquette

Revolver était différent de tout ce qu’il avait entendu.

«On avait l’impression que ce disque avait été enregistré sur une autre planète. Il y avait des sonorités indiennes avec de la cithare et ce genre d’intégratio­n est devenu une marque de commerce de cette époque. Sgt. Pepper’s a longtemps été l’album préféré des amateurs de musique dans les sondages effectués, mais on voit, depuis quelques années, que Revolver se classe de mieux en mieux et déclasse, parfois, Sgt. Pepper’s. C’est un album qui couvre beaucoup de terrain et qui a influencé le mouvement progressif qui a suivi», a-t-il fait remarquer. Revolver a aussi été le début de la fin pour les spectacles et tournées des Beatles qui ont décidé de quitter les planches à l’été 1966. «Le travail en studio les a amenés à créer une musique qui n’était pas centrée sur la performanc­e sur scène. Ils ont réalisé, lorsqu’ils sont partis en tournée pour cet album, qu’ils étaient incapables de jouer la majorité des pièces de Revolver et c’est une des raisons qui les ont amenés à ne plus donner de spectacles», a précisé Gilles Valiquette.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada