UN ÉTÉ DE RÊVE POUR LA BRONZE

Sa reprise de la chanson Formidable de Stromae en arabe lui a attiré près de 1,5 million de vues sur YouTube et lui a ouvert les portes de la France et du Maghreb. Après sa première tournée d’envergure outre-mer, Nadia Essadiqi, connue sous son nom de scè

Nadia Essadiqi semble flotter sur un nuage, quelques heures après avoir mis le pied hors de l’avion qui la ramenait d’Europe. «C’était extraordinaire. La réponse a été très bonne, surtout au Maroc. On a fait un spectacle devant 15 000 personnes à Agadir et l’ambiance était incroyable», dit-elle, émerveillée. Pour La Bronze, les scènes changent, mais l’expérience demeure toujours la même. «Peu importe où on est dans le monde, que le spectacle soit dans notre langue ou non, cela reste un échange d’amour et d’énergie entre un artiste et un public, dit-elle de sa voix douce. Cela reste un partage humain.»

C’est en arabe, la langue que lui ont apprise ses parents marocains, qu’elle a interprété la chanson Formidable de Stromae, dans une vidéo toute simple qui l’a fait sortir de l’ombre en Europe et en Afrique du Nord. «Je ne compose pas encore en arabe. Je pense que j’aimerais le faire éventuellement. L’art est un terrain de jeu et je crois que ce serait l’occasion d’explorer et d’apprendre», affirme-t-elle.

LA VOYAGEUSE

La Bronze vient de sortir son dernier EP, Monarque, au mois de mai. L’album électro-pop-rock poétique, dansant mais introspectif, a vite trouvé son public. «La réponse a été très positive. On repart déjà en octobre pour donner des concerts en Belgique et à Paris, énumère-t-elle. Ça me réjouit, parce que je suis fondamentalement nomade dans mon coeur. Pouvoir découvrir la planète en partageant mon art, c’est l’apogée du bonheur.»

UNE ARTISTE EN CONFIANCE

Celle que l’on a d’abord pu voir comme comédienne, notamment dans le film Incendies de Denis Villeneuve, avait depuis longtemps envie de chanter. «J’ai enfin osé faire ce que j’avais envie de faire. Je me sens vraiment grandir en tant qu’artiste et en tant qu’humain», note-t-elle. Nadia Essadiqi n’a pas du tout ressenti le fameux syndrome de l’imposteur. «Tout le monde a le droit de tout faire! C’est libérateur de n’avoir aucune barrière», note-t-elle. La Bronze estime être arrivée à un nouveau sommet, à une zone où elle se sent bien en tant qu’artiste. «L’art élève l’âme. Je ne suis plus aussi insécure, même si ça m’arrive encore parfois, explique-t-elle. J’ai appris à m’en foutre un peu plus, à me laisser aller.» La Bronze donnera un concert à l’Arsenal le 9 août et une prestation sur un piano public de Montréal le 18 août.