Le Journal de Montreal - Weekend
DJ KHALED, LE MAÎTRE DES CLÉS
10 ans après la parution de son premier album (déjà ambitieux; la sélection de rappeurs invités demeure enviable de nos jours), DJ Khaled rajoute une couche de plaqué or sur sa propre légende cette année avec Major Key.
Dès la pochette – Khaled trône devant un lion (oui, oui) dans un champ de fleurs – et le titre faisant autant référence à la gamme musicale qu’à une expression qui l’a rendu célèbre sur Snapchat, on a un avant-goût de l’oeuvre: princière, grandiloquente, pas subtile pour deux sous et, surtout, explosive.
Bref, DJ Khaled livre ici le pendant rap d’une superproduction estivale de Michael Bay!
UN PORTE-CLÉS BIEN GARNI
Disque comptant sur un équipage comparable à celui des Avengers (la légende vivante Jay-Z ouvre l’oeuvre avec Future, puis vient l’incontournable Drake sur For Free et le vieux routier Nas… et ça, ce ne sont que les trois premières pièces!), Major Key témoigne des talents de rassembleur du producteur derrière ce projet.
Non seulement la liste des invités fait baver, mais celle-ci n’est pas que du tape à l’oeil. En effet, les écueils sont rares sur Major Key. Même Meghan Trainor — qui s’est malheureusement cassé les dents avec son album Thank You plus tôt cette année — brille sur Forgive Me Father, un hymne où elle accompagne Wiz Khalifa et Wale.
UNE CLÉ UN PEU (TROP) NOMBRILISTE
Peut-être est-ce un effet pernicieux de la culture du «single» à l’ère du Web, mais — une fois rassemblées — certaines bombes potentielles de Major Key se font pétards mouillés tant l’insistance sur les nombreux leitmotiv de Khaled (les références aux «clés», l’abondance de phrases d’accroches à la «We the best», etc.) rendent celles-ci redondantes.